Je ne vais jamais comprendre ce qui pousse la majorité des parents à vouloir te préparer au pire lorsque tu as le malheur de mentionner (ou pas) que tu attends un enfant…
C’est comme un coach à son boxeur professionnel avant de retourner dans le ring, quand il a « mangé une méchante volée » dans les deux premiers rounds :
Ok Buddy, là, ce sera pas facile. Gringo est plus fort qu’on pensait. Tu vas continuer à ramasser des claques, mais tu vas rester fort. Ton corps te suppliera d’arrêter pour te reposer, mais tu vas te lever pareil et affronter le présent. Parce que t’as pas le choix, tes fans dépendent de toi! Ils ont besoin que tu te lèves et que tu les nourrisses d’adrénaline! Let’s go mon boy, t’es capable! Dans pas long, tu vas pouvoir aller te recoucher!
Je crois sincèrement qu’il y a des gens qui sont munis d’un radar à emmerdement de futurs parents. Ils te spottent dans une file d’attente et viennent en toute subtilité s’immiscer dans ta vie familiale avec un sourire qui est bien trop sympathique pour que ce soit sans intention particulière… jusqu’à l’ouverture de la faille dans la conversation qui va lui permettre de te faire un roman sur tout ce qui t’attend, en s’assurant (Dieu merci…) de finir leur discourt sur un encouragement du style :
Mais ne t’inquiète pas, ça devrait bien aller…
À chaque enfant, son expérience
Pour Éliott, mon premier, j’ai eu droit à tous les classiques pendant la grossesse: le manque de sommeil qui m’attend, les coliques, les tensions dans le couple… J’ai même quelqu’un qui m’a déjà parlé de fausse couche et d’interruption de grossesse, parce que j’ai fait l’erreur de mentionner que j’étais un peu fatigué dans les premières semaines…
Qu’est-ce que je suis censée faire moi, après ça? Me mettre en petite boule et pleurer ma vie en attendant l’accouchement et la dépression post-partum? Ce à quoi je serais visiblement condamné à la sortie de l’hôpital…
J’ai vite réalisé que je pouvais miraculeusement dormir. Peut-être que je suis simplement bénie des Dieux, je ne sais pas. Mais, dans tous les cas, je n’ai jamais autant dormi que lorsque j’étais en congé de maternité.
Bon, je ne dormais pas aux mêmes heures que tout le monde, mais je dormais pareil.
Et les crises de coliques, j’ai survécu! Un jour à la fois et le lendemain, tout rentrait dans l’ordre
Ma vie de couple? Elle ne s’est jamais aussi bien portée et étrangement, notre vie sexuelle n’a pas pris de coup… au contraire.
Je ne dois pas être normale de ne pas entrer dans le standard des mères qui trouvent ça donc bien dur la maternité et qui veulent absolument que tu vives la même chose qu’elles…
Je pensais être épargnée avec Lou, parce que si j’ai déjà un gamin, entre toi et moi, ça veut aussi dire que je sais très bien ce qui m’attend!
Dans ta face, mémé! Tu peux garder tes conseils négatifs pour toi!
Sauf que la réalité m’a rattrapée. Cette fois-ci, j’ai eu droit aux malheurs d’avoir deux enfants rapprochés. Les couches, les dépenses, la jalousie, l’organisation… Bref, toute la merde du premier, multiplié par deux!
j’ai réussi à échapper au coup de la fausse couche, mais on ne s’est pas gêné pour me demander si c’était un accident! quoi???
La jungle du bac à sable
C’est comme lorsque tu vas au parc avec ton kid. Je ne sais pas si c’est juste moi, mais parfois, j’ai l’impression d’entrer dans une jungle. Il y a toujours des clans de mamans éparpillés un peu partout entre les jeux pour enfants, qui sont prêtes à attaquer le premier qui s’approche trop près de sa progéniture, comme si le moindre grain de sable devenait une menace.
Il y a celle qui, au contraire, est là pour prendre un vrai break de son kid et qui devrait peut-être un peu plus le surveiller. Parce que visiblement, ce n’est pas un morceau de chocolat qu’il a tout bonnement trouvé par terre, mais bien un excrément de chien…
C’est aussi souvent le même kid qui dépasse tous les autres enfants dans la file de la glissade et qui tape partout avec un bâton de bois, ce qui a le don de faire capoter la mère surprotectrice du premier clan… tel Gollum et son précieux!
Là, je mérite un High Five juste pour avoir réussi à comparer la maternité au Seigneur des anneaux!
Où sont mes Bad Moms ?
Mais où sont passées ces femmes qui prennent leur rôle de maman au sérieux, bien sûr, mais qui le font avec un lâcher-prise?
Ces mères qui acceptent d’être des Bad moms une fois de temps en temps et qui ne sentent pas le besoin de se justifier chaque fois qu’elles donnent du jus 100% sucré à leur kid?
Celles qui aiment profondément être mères, mais qui savent aussi rire des côtés négatifs de la maternité?
Je n’ai pas envie de me sentir en compétition pour l’enfant qui est devenu propre le plus rapidement possible, moi. J’ai envie de rire, de décompresser.
Certainement pas d’écouter une inconnue vanter les exploits de son gars qui, ironiquement, mange la merde de chien dans le bac à sable au parc pour enfants, ou encore l’entendre me dire que je ne devrais pas manger la viande froide qu’il y a dans ma sandwich à cause des bactéries, mais surtout, parce que perdre le poids d’une deuxième grossesse est beaucoup plus difficile!
Prochain épisode… Jeudi prochain!
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