Le Journal d’une nanny – Chapitre 6 : Le faux pas

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Donc, avant de vous dévoiler mon erreur monumentale (oui oui, c’était bel et bien de ma faute), je vous mets en contexte.

Un mois après mon entrée en fonction, j’ai commencé à sentir une petite tension entre « maman » et moi. Elle avait changé de ton avec moi, elle avait toujours de nouvelles demandes, de nouvelles règles, de nouveaux reproches… Mais, tout était fait de façon passive/agressive, avec un grand sourire estampé sur son visage parfaitement lisse et hydraté (merci Botox et Fillers!).

Bref, plus je commençais à développer une relation avec Benjamin, Mariel et « papa », plus ma relation avec « maman » se détériorait…

La jalousie : voilà ce qui la rongeait de l’intérieur!

  • Quand Benjamin me réclamait pour la routine du dodo, c’était une claque au visage pour « maman ».
  • Quand Mariel souhaitait que ses parents quittent la maison pour son party d’anniversaire et que JE sois l’adulte responsable, c’était une claque au visage pour « maman ».
  • Quand « papa » me proposait des leçons privées de cuisine, c’était une claque au visage pour « maman ».

Bref, j’étais devenue une « proie » pour elle, et le fait que je sois jeune et fringante n’aidait pas à ma cause…

Ainsi, elle a commencé à s’isoler de plus en plus dans ses « appartements », à l’étage. Elle demandait à ne pas être dérangée (sous aucun prétexte) ; me demandait de « contenir » Benjamin (pour ne pas aggraver sa migraine) ; me faisait faire toutes ses commissions (même son magasinage en ligne).

J’étais rendue au stade où j’avais peur de la déranger, alors je quittais la maison à la première occasion.


Ce jour-là…

Mais ce jour-là, il pleuvait à l’extérieur, alors on a annulé la marche et le parc. Je suis donc restée à la maison avec Benjamin. Malheureusement, « maman » avait une grosse migraine ce jour-là, et est descendue à trois reprises pour nous supplier de baisser le ton, d’un air consterné.

Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de distraire un petit garçon de trois ans, rempli d’énergie, tout en lui demandant de ne pas faire de bruit? Je vous confirme que ce n’est pas une tâche facile !

Bref, quand l’heure d’aller chercher Mariel à l’école a sonné, Benjamin a décidé qu’il ne me suivait pas. « Pas envie ! », m’a-t-il dit. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de rentrer de force un petit garçon de trois ans dans la voiture? Je vous confirme que ce n’est pas une tâche facile !

Et malheureusement, je n’ai pas réussi…

Mariel m’attendait dans la cour d’école (ça faisait deux fois qu’elle m’appelait pour savoir où j’étais), et « maman » m’avait bien fait comprendre, la troisième fois qu’elle était descendue, qu’elle n’avait plus de patience, alors j’étais désemparée…

Que faire ???

C’est là que j’ai commis mon faux pas, mon manque de jugement, mon erreur monumentale : j’ai laissé Benjamin seul dans la maison (sans avertir « maman ») et je suis partie chercher Mariel!!!

Misère ! Quand j’y repense aujourd’hui, j’en ai des frissons dans le dos : il aurait tellement pu débouler les escaliers, manger quelque chose de toxique, sortir dans la cour et tomber dans la piscine…

Heureusement, rien n’est arrivé, car il est tout de suite monté voir sa mère à l’étage. Mais, je vous confirme que ç’a été mon dernier jour en tant que nanny en Californie.

Poursuis ta lecture juste ici, avec la 7e et dernière partie : Les adieux