Le jour où j’ai modéré mon utilisation de Facebook…

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C‘est fou, le monde dans lequel on vit. Notre vie tourne autour des réseaux sociaux et de la téléphonie intelligente. Pour le fun, reculons de quelques années… disons 10 ans.

Il y a 10 ans, j’étais au Cégep de Granby, arborant un look semi-emo déniché dans le magazine COOL!

J’avais un téléphone cellulaire à flip qui disait « Say cheese! » quand je prenais une photo. Et quelle qualité médiocre de photo, en plus ! Y’avait probablement que les petits cadres amusants qui embellissaient le tout.

msn

Il y a 10 ans, on prenait rendez-vous avec nos amis par courriel, par MSN ou encore mieux, en personne! Les événements Facebook n’existaient pas, donc on appelait chez nos amis, entre 17h et 21h, et on espérait que ce soit lui/elle qui réponde et non pas ses parents.

Quand on voulait se « texter », on écrivait des messages dans un cahier Canada qu’on se passait durant les cours (oups!) ou on se lançait des boulettes de papier. Nos soirées Internet étaient presque inexistantes. Pourquoi? Parce que la ligne Internet était la même que celle du téléphone. Qui se rappelle de ça?

Quand on avait quelque chose à se dire, on attendait la fin des cours et on discutait autour d’un café, d’une bière ou sur l’heure du midi, dans un local vacant.

ahhhhh, LE BON VIEUX TEMPS !


Aujourd’hui…

Aujourd’hui, on attend impatiemment de voir apparaître le mot « vu » sur Messenger. On écrit un statut général pour mentionner qu’on n’a rien à faire ce soir, invitant quiconque de nos 500 amis (virtuels?) à se joindre à nous au cinéma.

On sent la nécessité de dire où nous sommes et avec qui. Ou encore, on annonce nos fiançailles, mariages, grossesses à une communauté qui, de toute façon, n’aura pas de vitrine outre que Facebook pour y assister. Encore ce matin, au gym, une fille prenait un selfie entre deux étirements !

Décidément, nous sommes scotché à la technologie.

La réalité est que maintenant, tout le monde se permet de tout dire par Facebook ou tout montrer par Instagram. À grand coup de mentions « j’aime », nos vies sont presque publiques. Du moins, plus qu’elles l’étaient dans le bon vieux temps.

Mais attention, je ne suis pas contre tout ça! Je me suis juste rendu compte qu’être trop présent sur les réseaux sociaux altère notre vision de la réalité. On devient aveugle et on ne profite plus du moment présent. De plus, la porte est grande ouvert sur les jugements.

On partage un écran au lieu d’une photo. On écrit un statut à la place de créer un souvenir.


Profiter du moment présent

Quand j’ai commencé à suivre mes idoles en concert, il y a 13 ans, on magasinait des briquets au Dollarama, avant les spectacles, parce qu’on ne voulait pas être celle qui n’avait pas de lumière lors du rappel !

Holding Lighter-concert

On traînait nos appareils photos et devions attendre 14 jours, le temps que le film se fasse développer chez Jean Coutu, pour constater (ou non!) nos talents de photographe. On épiait le band sur MySpace, au lieu d’Instagram ou Twitter.

Aujourd’hui, 70% des spectateurs voient le spectacle à travers l’écran de leur cellulaire. Vidéos, photos, SnapChat, Instagram… on ne profite plus assez du moment présent

D’ailleurs, un band m’a déjà dit qu’il ne sortirait plus de DVD (à mon grand désespoir), parce que de toute façon, avec les réseaux sociaux, il n’y a plus de matériel exclusif pour ce type de promotion. Et ça, les  »vieilles » fans comme moi s’ennuient déjà de ces suppléments vidéos !

Il y a aussi le fait d’avoir un écran, sans émotions, sans filtres, pour dire ce que l’on veut, quand on le veut. Et là, les sous-entendus commencent :

t’es donc bien bête !

Je l’ai souvent entendu… Ce n’est pas parce que je ne mets pas d’émoticônes joyeux dans notre conversation que je suis bête !

Et fort est de constater que je passais mes journées de congé à naviguer sur mon fil d’actualité pour découvrir les enfants de l’un, les concerts de l’autre et les blagues d’un autre.

Que dire des concours Facebook qui polluent nos fils d’actualité ?! Non, tu ne la gagneras pas la Porche 71, fille !


Écoeurantite aiguë

Et, vient le jour où je me suis tannée…

Puis, J’ai supprimé l’application Facebook de mon téléphone

moderer-facebookJ’y pensais depuis longtemps. On y pense tous, mais… Et si on manquait quelque chose ? Des fois qu’on oublierait que j’existe ? Et si j’apprenais une nouvelle en retard ?

Ouin pis… ?! Est-ce si grave… ?!

Facebook, j’en conviens, c’est pratique pour des événements, de la promotion, des soirées improvisées (vive les groupes Facebook). Mais la vraie vie, elle, est encore plus importante qu’une application. Parler au téléphone, sortir dans un petit café avec des amis pour prendre de leurs nouvelles, jouer aux Lego avec les neveux, aller marcher dans la neige… Ça, c’est la vraie vie!

Et franchement, je parle plus à mon monde qu’avant, même après 2 semaines de « décrochage ». C’est dont le fun de souper au restaurant en gang quand personne n’est sur son téléphone !

Emploi oblige, je n’ai pas supprimé mon compte, car je gère 4 pages d’entreprises. Donc oui, je vois défiler certaines publications, mais dans mes temps libres, au lieu de flâner sur Facebook, je lis, je marche, je dessine (mon dieu que je m’ennuyais de faire ça!), j’ai aussi ressorti mon Canon pour prendre des photos.

Des fois, je passe même plusieurs minutes tout simplement dans… le silence.

et vous, seriez-vous capable de profiter du moment présent en supprimant Facebook DE VOS VIES ?

Psssit! Vanessa a elle aussi écrit un article sur sa nouvelle diète: moins de Facebook, plus de lecture. À lire…!