Fin janvier. Plein coeur de l’hiver. D’habitude, il est raide notre hiver. Pas froid, frette. Avec les cils qui collent aux yeux et qui forment des étoiles de givre. C’est beau pareil des étoiles de givre qui brillent dans le noir, t’sais. Même que si on cligne doucement des yeux, elles finissent par ressembler à des petites lucioles glacées.
Bah, peut-être pas, mais trouver de belles images, ça aide à faire passer les talons qui pognent dans la glace, les dents qui claquent et les matins à -30 qui décollent les faux cils… en même temps que les lucioles qui clignent.
Janvier est différent cette fois. Il feel good, je trouve. Il a sûrement besoin de douceur lui aussi, et je le comprends. Pas évident d’être coincé entre un décembre festif emballé de lumières, de musiques et de pains d’épices, et un février qui déborde de coeurs, de chocolats et de fleurs qui poussent même en hiver.
Avec les années, j’ai fait de l’hiver mon ami. Un simple changement de perception qui a bousculé mes impressions et ma façon de concevoir la saison froide. Janvier est devenu mon art cocon. Alors que plusieurs s’exilent dans la dorure du Sud une fois les dernières feuilles tombées, moi je me plais à développer mon art cocon. Fibre par fibre. Jour après jour.
L’art cocon, c’est…
L’art cocon, c’est cette façon de se créer un nid heureux, ressourçant et chaleureux, en dépit des situations extérieures. L’art d’être bien chez soi, avec soi et en soi. L’art de tisser son nid en misant sur le doux, le calme et la lenteur, en attendant de redevenir papillon.
L’art cocon, c’est garder le pyjama plus longtemps les matins de fin de semaine. Cuisiner des soupes réconfortantes et des desserts qui font du bien. Écouter de la musique apaisante en méditant quelques minutes ou en faisant la vaisselle. Prendre le temps de lire plutôt que de faire défiler son fil Facebook 50 fois dans la journée (ça fait beaucoup de minutes ça !). Écouter un film qui nous remplit. Jouer à des jeux de société ou aux cartes. Faire des casse-têtes, pas juste parce que c’était la mode en temps de pandémie, mais parce que ça calme le mental. Colorier des mandalas pour les mêmes raisons, et parce que ça apaise les maux, ça aussi.
L’art cocon, c’est prendre une coupe de vin le lundi soir, pas pour s’étourdir, mais parce qu’on s’accorde ce droit. Prendre l’air souvent et en profiter pour redécouvrir notre quartier autrement. Regarder la neige tomber comme quand on était petit et se permettre de trouver ça beau, de la neige. Parce que oui, c’est un grand privilège d’avoir accès à 4 saisons, mais on a tendance à l’oublier.
L’art cocon, c’est accepter la froidure et s’en faire un poème de vie au quotidien, même si on laisse sortir 3-4 sacres bien sentis en pelletant son entrée. C’est l’art d’allumer des bougies en entrant, d’éteindre les mauvaises nouvelles et de se servir un gros bol de réconfort qu’on a cuisiné la veille.
L’art cocon, c’est choisir d’être heureux et d’être bien, et ça commence avec soi, même en hiver. Ça peut être doux l’hiver si on le décide.
À nous toutes, je nous souhaite des étoiles de givre dans les yeux et le coeur aussi, entre les sapins de lumière et les coeurs en chocolat.
Quel beau texte. Ça nous aide à se reconnecter a l’hivers .
J’ai beaucoup aimer te lire chère Rachel très beaux texte sur l’art cocon ça donne le goût de tout faire tes bonnes idées
J’aime ton texte et ton art de vivre. Tu vois toujours le beau côté des choses.
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