La chronique d’aujourd’hui se veut un peu différente. J’ai une envie incontrôlable de faire une grosse montée de lait, relativement à la façon dont nous, en l’occurrence, les familles, sommes jugées dans la société.
Je ne sais pas si je dois mettre la faute sur mes hormones de grossesse, ou simplement sur le fait que j’ai accumulé beaucoup trop de situations plates depuis que je suis mère. Mais en attendant la venue imminente de ma petite Lou, c’est vrai que je me suis surprise plusieurs fois à m’inquiéter des petits ajustements que je devrai faire… Des ajustements banaux, mais qui ont tendance à me décourager d’avance.
Je pense qu’il est temps que je mette les points sur les I et les barres sur les T, avant de mettre un doigt d’honneur sur la prochaine remarque injuste…
Jugement, quand tu nous tiens
Bon, calmons-nous les menaces physiques… Mais, c’est vrai que ce n’est pas l’envie qui me manque lorsque je vis des situations qui me font sentir comme de la grosse merde, en tant que mère. Mis à part les autres parents qui ne peuvent qu’échanger un clin d’oeil complice et compatissant lorsqu’ils te voient perdre patience contre ton enfant, combien de fois je me suis mise à douter de mes capacités de gérante de terrible two lorsque j’ai surpris des regards désapprobateurs pendant que je menaçais mon enfant d’aller directement au lit en arrivant s’il n’arrêtait pas sa crise?
On m’a même déjà menacé d’appeler la DPJ, alors que j’ai laissé mon garçon terminer sa crise dans la voiture, et ce, même si je me tenais à la hauteur de sa fenêtre, juste à côté de lui, et que tout était sécuritaire et conforme… Il avait visiblement besoin d’évacuer sa colère et mes oreilles avaient besoin de prendre un break!
Mais la réalité, c’est que tu as beau lire le répertoire des livres de psychologie infantile en entier, parfois, ton enfant n’est pas sur la même longueur d’onde que ta patience. Et quand ça fait 15x que tu rappelles ton morveux à l’ordre, ben il y a de fortes chances que tu montes le ton plus qu’il ne le faudrait. ou encore, que tu utilises des menaces qui, selon les livres, peuvent affecter son estime personnelle plus tard
Bref, gère-toi et je vais gérer mon enfant.
Mon foyer bien aimé
Depuis que je suis maman, j’ai déménagé 2 fois. La recherche d’appartement est donc devenue pour moi un combat envers tous ces propriétaires qui traitent nos enfants comme des animaux et qui diminuent considérablement les chances de se trouver un petit nid qui répond aux besoins d’une famille.
À 5 reprises, je n’ai pas pu avoir l’appartement que je voulais, parce que les propriétaires découvraient que j’avais un enfant. Le pire c’est qu’ils n’étaient aucunement mal à l’aise. On le sait, un enfant, ça crie, ça saute et… ça devrait vivre dans une niche dans le fond de la cour pour éviter de déranger!
La réalité : sur 15% des 5 1/2 et plus à Montréal…
- 9% sont déjà en colocation étudiante,
- 2% n’ont qu’une chambre fermée,
- 2.5% sont plus chers qu’une hypothèque,
- 1.5% ne veulent pas d’enfants
Trouvez l’erreur!
Le cercle vicieux
Et si, comme moi, vous vivez au deuxième étage, vous vivez dans l’angoisse constante de déranger les voisins d’en bas quand votre enfant joue, ou vos voisins d’en haut quand le petit se réveille la nuit. Et ça, c’est quand chose au premier ne te demande pas d’attacher ton morveux en après-midi parce qu’il vit trop fort pour lui.
Vraiment désolé de l’inconvénient, je voudrais bien le taper sur le mur et l’endormir avec du gaz pour les 4 prochaines heures, mais j’ai plus de tape et mon chum a utilisé le restant de la bonbonne pour dormir une nuit complète durant la dernière gastro… je pourrais peut-être emprunter la niche de ta cour, pour l’après-midi?
Future maman et famille seulement
Je pourrais aussi m’emballer sur ces génies qui empruntent les places de stationnement réservées aux familles, qui m’obligent à prendre mes 15 sacs d’épicerie, mon gars et ma bedaine de 6 mois dans un même voyage pour me rendre à ma voiture, 100 mètres plus loin.
Je prendrais bien les transports en commun, mais j’avoue que je n’ai pas toujours envie de me battre avec l’espace manquant dans le bus et les gens qui aiment soupirer dans mes oreilles parce que j’ai par inadvertance accroché leur paix intérieure en voulant me creuser un trou pour ne déranger personnes.
Remarque que je pourrais essayer de prendre mon courage à deux mains pour affronter les nombreux obstacles que le métro souterrain m’impose.
Avec les foutues portes extérieures et dame nature qui décide de te faire regretter ton choix d’avoir voulu un jour te reproduire quand le renvoi d’air et de pression te projette 10 mètres plus loin!
Et quand tu réussis à survivre à ce premier complot, il te reste encore à descendre à bras portant la poussette et son contenu dans les marches, en espérant que tu ne pognes pas le wagon d’heure de pointe à contresens. À moins que tu aies préalablement regardé quelle station dessert le mieux les familles et d’arranger ton itinéraire en fonction de l’endroit où tu débarqueras. Tu devras peut-être marcher 45 min de plus pour te rendre à destination, mais au moins, tu perds 450 calories avec le détour.
Sau, Sau, Sau, Sauvons nos familles!
Je sais que ces situations sont vécues tous les jours par des centaines de femmes qui n’ont d’autres choix que de faire avec, mais ça ne veut pas dire qu’elles ne sont pas découragées pour autant.
Beaucoup de familles décident de mettre un trait sur l’agrandissement de leur famille justement parce que la société est trop dure avec eux et que la vie est trop difficile avec plus de deux enfants.
Pas la vie de famille, mais la vie en général: les déplacements, les appartements, etc.
La vie familiale n’a jamais été autant en avant-plan, mais malheureusement, nous sommes encore confrontés à des situations semblables. Par chance, il reste encore de ces bonnes personnes qui prennent le temps de nous aider lorsque nous en avons plein les mains.
Merci à ceux qui nous aident à ne pas perdre confiance en la race humaine. À ceux qui mettent un baume sur les commentaires désobligeants, ou encore qui nous aident à ne pas perdre la face et garder notre courage devant les foutues portes du métro!
La suite… Jeudi prochain
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