RÉCIT – J’ai refait ma vie au Québec

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Linda, ou « Poupette » comme m’appelait affectueusement mon cher papa, qui est disparu lorsque je n’avais que 2 ans. Malgré mon jeune âge, j’ai senti son absence. Les sorties en sa compagnie, les cadeaux qu’il me remettait de ses propres mains à la fête de Noël… Ma mère a bien essayé de combler ce vide, mais avec 2 enfants en mains dans sa trentaine à peine, ce n’était pas facile.

Ma chère mère s’est battue contre vent et marée (culture et tradition) pour s’assurer que mon frère et moi ne manquions de rien. Je l’ai souvent entendue me dire ne pas avoir faim, mais c’était pour que nous mangions à sa place. Je l’ai souvent vue verser une larme lorsque je lui posais des questions sur papa :

Quand papa reviendra-t-il de son voyage?

Aujourd’hui, je comprends mieux!


Mon arrivée au Canada…

Après mon diplôme d’études secondaires, me voilà en route pour le Canada. Un pays que je ne voyais que dans les films et qui m’inspirait, tant sur le plan culturel que sur le plan des opportunités. À 20 ans, je suis donc arrivée au Québec pour continuer mes études…

Choc! Ce pays exige des permis pour tout (visite, études, travail, etc.). Je n’avais jamais entendu parler de cela auparavant.

Ça m’a pris 4 ans de recherches pour arriver à vraiment comprendre le système canadien. Puis, j’ai réussi à me trouver un emploi. À l’époque, je ne parlais que le français, et pourtant, j’ai été embauché dans un milieu purement anglophone. Je me rappelle encore ces nuits passées sur internet à essayer de convertir l’argent canadien. Il fallait tout réétudier, car le pays d’où je viens n’utilise que le franc CFA. J’ai aussi appris l’anglais de la même manière, sur internet. C’était le prix à payer si je voulais avancer dans ma carrière.

Ma mère.

Dieu, ma mère, et ma manager étaient mes rocs!

Deux années plus tard, j’ai obtenu une promotion au travail, car, malgré ma lacune en anglais, j’étais travaillante. La succursale où je travaillais devait fermer ses portes, alors j’ai été affecté à une autre succursale et quelques années plus tard, j’ai été recrutée par une autre compagnie ou j’ai appris à me développer personnellement.


Le ciel me tombe sur la tête!

Je commençais à peine à prendre mon envol quand le ciel a décidé de prendre ma mère. Ce fut le plus grand chaos que j’ai connu dans ma vie. Cette grande Dame qui était mon inspiration s’était écoulée. Ma confidente, ma meilleure amie. Je n’avais plus aucun repère.

Mon conjoint.

J’ai voulu tout abandonner, mais mon conjoint est entré dans ma vie au même moment et m’a aidé à me relever. Il m’a encouragé, m’a conseillé et a été l’oreille dont j’avais besoin. Il m’a appris à penser à moi et à exploiter mes talents. Il m’a appris à dire non lorsqu’une situation me déplaisait, sans me sentir mal. Il a été d’une très grande aide pour mon développement personnel, pour mes guérisons. Ainsi, j’ai réussi à me découvrir, j’ai appris à m’aimer et à connaître ma juste valeur.


En 2020, j’ai décidé de rendre hommage à ma mère en créant une marque de cosmétiques avec les initiales de ses prénoms, MAVISHINE, qui signifie qu’elle brillera toujours dans mon cœur et sur la terre.

D’ailleurs, la marque a toute une histoire, que je vous promets de détailler dans un prochain billet…

2 Commentaires

  1. Un vrai périple, une histoire touchante. Toutes ces choses difficiles nous construisent pièce par pièce et nous transforment en une véritable machine à vaincre, à gagner. Que brille Mavishine !

    • Merci beaucoup William. Votre commentaire est vraiment plein de sens et très profond. En effet je tire leçon de toutes ces expériences et je les converti en force pour le futur. Merci également à votre voeux pour Mavishine.

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