Cancer du sein : 5 mythes démystifiés

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Le cancer du sein, je connais ! Non, je ne l’ai pas eu, mais je l’ai vécu en accompagnant des membres de ma famille et des amies qui en ont souffert.

J’avais 30 ans lorsque j’ai fait connaissance avec ce mal du siècle. Je venais de donner la vie une seconde fois. La meilleure amie de ma mère en était atteinte et en est décédée le 9 mai 2007. J’avais fréquenté l’école et fait du scoutisme avec ses quatre enfants. Puis, il y a eu la mère de mon conjoint de l’époque. Une autre histoire qui ne s’est pas bien terminée : elle en est décédée le 9 octobre 2014.

Depuis, 7 amies ont combattu cette maladie et seulement l’une d’entre elles a perdu son combat.

En dix ans, les recherches et la médecine ont grandement évoluées et les guérisons sont nombreuses !

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Il y a quelques semaines (2019), la Fondation du cancer du sein du Québec a tenu son forum sur le sujet. Les experts de tous les horizons ont eu l’occasion de présenter leurs plus récentes découvertes dans le domaine à plus de 350 personnes touchées par le cancer du sein.

Voici donc quelques mythes… démystifiés!


Le cancer du sein associé à la grossesse

Saviez-vous que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes enceintes? 1 femme enceinte sur 3000 reçoit ce diagnostic.

Le traitement du cancer du sein associé à la grossesse est possible, mais complexe. Le trimestre de grossesse au moment du diagnostic, le type et le stade du cancer seront déterminants pour les options de traitements possibles.

Psssit! L’allaitement peut même demeurer une option dans certains cas.

Ce type de cancer est souvent diagnostiqué tardivement, en raison des changements naturels qui se produisent dans les tissus mammaires, d’où l’importance d’intensifier la recherche et la sensibilisation. Les tests de dépistage sont reconnus pour être sans danger pour la mère et pour le bébé. L’examen manuel des seins, les ultrasons, la mammographie ou la biopsie sont sécuritaires.

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À CE JOUR, La recherche a permis de mieux saisir l’environnement cellulaire unique dans lequel se développe ce cancer et de démontrer que les femmes atteintes d’un cancer du sein associé à la grossesse sont trois fois plus susceptibles de former des métastases au foie.


Cannabis médical : un traitement complémentaire

Plus de 300 000 personnes consomment du cannabis médical au pays, selon Santé Canada. Un pic dans les demandes d’accès au cannabis médical en 2017 de la part de patients cancéreux et des professionnels de soins de la santé a incité le 1er projet pilote hospitalier du genre au pays, dirigé par Dr. Antonio Vigano, du Centre universitaire de santé McGill.

L’objectif : examiner la faisabilité d’offrir le traitement à un plus grand nombre de patients cancéreux.

Les conclusions : le cannabis est une bonne approche complémentaire aux traitements standards pour la gestion des effets secondaires, tels que les douleurs neuropathiques, la perte de poids grave et l’insomnie, entre autres.

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Cependant, l’accès demeure encore trop difficile. Il reste encore beaucoup de recherches et de formations à entreprendre pour sensibiliser les professionnels de la santé.


Vrai ou faux ? Le soja augmente les risques de récidives du cancer du sein

Faux. La consommation régulière de soya ne pose aucun risque pour les survivantes de cancer du sein. Au contraire ! Les aliments dérivés des fèves de soja (edamame, tofu, miso, tempeh, graines de lin, humus) contiennent des phytoestrogènes, des molécules qui ressemblent à l’oestrogène, une hormone synthétisée par le corps humain. L’œstrogène contribuerait à la prolifération de certains types de cellules cancéreuses, tandis que les phytoestrogènes entraîneraient leur destruction. Les phytoestrogènes sous forme alimentaire peuvent être consommés de façon régulière sans augmenter le risque de récidive de cancer.

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Cependant, les suppléments sont contre-indiqués si vous avez reçu un diagnostic de cancer hormono-dépendant (sein, ovaires, utérus).


Espoir en cancer du sein métastatique (Stade 4)

Il n’existe à ce jour aucun traitement contre le cancer du sein métastatique (CSM). Ce cancer, aussi appelé stade 4, s’est propagé ailleurs dans l’organisme comme les os, le foie, le cerveau et les poumons. Au Canada, 5 % des cancers du sein sont métastatiques au moment du diagnostic et 30 % des patients atteints d’un cancer du sein développeront des métastases. Leur espérance de vie médiane est de 2 ans.

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Cependant, grâce à la recherche clinique, l’espoir est permis. L’espérance de vie des patientes s’accroît d’année en année, certaines peuvent vivre jusqu’à 15 ans.

De nombreuses options de traitement existent afin de gérer les effets secondaires, de ralentir la progression de la maladie, de prolonger la survie et d’améliorer la qualité de vie des patientes. De nouveaux traitements d’immunothérapie sont sous essais cliniques pour le traitement du CSM et font l’objet de résultats prometteurs.


Cancer et proches aidants : quelles solutions pour soutenir ceux qui aident ?

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Au Québec, 1 personne sur 5 est proche aidante, soit 1.6 million de Québécois. De ce nombre, le tiers vit des épisodes de détresse psychologique : insécurité financière, anxiété, épuisement, maltraitance institutionnelle, par exemple.

Heureusement des outils s’offrent à eux. Au niveau gouvernemental : crédits d’impôt, prestations pour proches aidants et services de répit, entre autres. La technologie offre aussi des services de soutien. Huddol est une plateforme en ligne gratuite qui regroupe une communauté de proches aidants qui s’entraident et partagent leurs connaissances et expériences. Il existe également l’application MedHelper, qui permet aux proches aidants d’assurer une bonne gestion de la prise de médicaments d’un malade.

La Fondation cancer du sein du Québec offre un service de soutien psychologique pour les proches aidants. Appelez sans frais au 1 877 990-7171 poste 250 ou écrivez au soutien@rubanrose.org

Ce dernier sujet m’a bien sûr grandement touché, ayant été une aidante naturelle auprès de gens atteints de cancers et d’autres maladies pendant les 15 dernières années. Nous nous sentons souvent bien seuls et dépourvus dans cette épreuve !


bref, MERCI À LA FONDATION CANCER DU SEIN ET AUX EXPERTS POUR CE PARTAGE REMPLI D’ESPOIR!

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