Le jour où j’ai fait connaissance avec le blues du voyageur…

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Mélancolie
Photo : Patryk Sobczak, Unsplash

Je tenais à parler de ce sujet, car j’ai l’impression de rencontrer beaucoup de personnes sur ma route qui voyagent depuis quelques mois et qui connaissent un down.

On devrait être content, on voyage, on est libre de faire comme on souhaite… et pourtant!

On organise ce voyage pendant plusieurs semaines ou même plusieurs mois. Alors, on a des attentes parfois, des envies aussi.

J’avais déjà connu ce sentiment, il y a 6 ans, lors de mon immigration au Québec. L’euphorie des premiers mois avait laissé place à un petit blues.


Avoir le cafard pour plusieurs raisons

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce coup de blues.

En tant que voyageur, on se déplace constamment pour voir le beau, l’incontournable, ce qu’on ne verrait pas dans nos pays respectifs. Mais aussi, ce que les réseaux sociaux nous vendent. Tous les jours, nous découvrons de nouveaux lieux. On consomme du paysage, finalement…

Je me décris parfois comme une mangeuse de paysages

On veut du neuf et surtout pas de répétitions! Parfois, on a l’air blasé de ce que l’on voit… Mais, pas tout le temps, je vous rassure!

Backpackeur
Photo : Laurine Cretenet

On reste rarement plus de trois jours à la même place, à moins de s’y sentir bien. Mais parfois, on a un temps limité et des envies multiples… donc on se hâte.

Ces déplacements à répétition sont fatigants. et La fatigue accumulée créée un besoin de s’arrêter.

L’argent est aussi un problème qui peut entraîner un coup de cafard. Certains voyageurs ont des budgets importants, d’autres plus serrés.

Pour ma part, les impôts d’avril ont tout changé à mon voyage et je dois faire des concessions si je veux tenir jusqu’à la fin du mois de mai.

Ce retour à la réalité a été une claque que je n’avais pas anticipé… Pour ma part, me priver alors que je rêve de ce voyage depuis (trop) longtemps a créer une frustration.


Le blues de revenir à la réalité

Oui, j’ai rencontré des voyageurs qui vivent un blues. Étrangement, ces voyageurs, je les ai rencontré au même moment que j’en vivais moi-même un.

On s’entend, c’est humain… Mais, je me suis sentie désarçonnée quand j’ai vécu ce blues.

Je me suis rendue compte que je ne pouvais pas tout faire ce que je voulais

Des paysages en guise de repas

Mon blues a également été lié à ce surplus d’informations. Et oui, je ne reste jamais longtemps à un endroit. En général, ça se limite à deux ou trois jours. Je calcule les jours pour en faire le plus possible. Je n’ai donc pas le temps de découvrir la culture en soit. Et ma consommation de paysage m’a au final rendue difficile.

Je deviens exigeante! Quel problème de luxe, n’est-ce pas?


Une réalité pour les backpackers

Je sais qu’en lisant ce texte, ça peut être insultant. Et je ne veux blesser personne. Certains voyageurs m’ont avoué ressentir ce blues. C’est honteux et malaisant d’avouer ne pas être impressionné par un lieu, car celui-ci est similaire au précédent…

Oui, on est privilégié! Rares sont les gens que nous visitons qui ont la chance de voyager

Une autre voyageuse m’a confiée ne pas aimer être au Chili et en Argentine, car c’était trop facile de voyager et que ça manquait d’exotisme.

Chacun sa recherche de voyage, au final…


Sortir du blues et accepter

Finalement, on se rend compte progressivement qu’il faut sortir de ce blues. On accepte de ne pas être capable de tout faire et on en laisse de côté.

Ce qui m’a fait le plus grand bien, finalement, c’est de rencontrer des personnes par le biais de Couchsurfing. Partager des moments avec des locaux, c’est tellement enrichissant.

après tout, La beauté d’un voyage vient aussi de nos rencontres!