Je ne suis pas une groupie, je suis une fan finie

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Avez-vous déjà entendu le nom de Pamela Des Barres ? Elle est l’auteure du livre autobiographique I’m with the band : confessions of a groupie, paru en 2005. Je me suis procuré ce livre il y a quelques années, pour tenter de comprendre ce phénomène.

efbe6f3f1375a1487c3e86222feace0aPamela a été groupie – personne qui a des actes sexuels avec des musiciens – des groupes rock dans les années 60 et 70. Elle a entre autres eu de nombreuses relations avec de gros noms comme Mick Jagger, Jim Morrison et Jimmy Hendrix.

À l’époque (2004), grâce à celle qui allait devenir plus tard ma coloc, je venais tout juste de découvrir un band dont la musique allait changer ma vie et pour qui on faisait alors des pieds et des mains pour se rendre à chacun de leurs concerts au Québec.

Je dois avouer que 14 ans plus tard, ça n’a pas changé : nous en sommes toutes deux à notre 50e spectacle du groupe (toujours ensemble!), incluant des virées un peu partout au Québec, en Ontario et même à New York pour les voir.

Ce qui nous pousse à continuer ?
La passion!

La passion de la musique, la complicité indescriptible que nous avons développée au fil des années avec le groupe et tous les moments mémorables. Parce que même si c’est la 50e fois, chaque spectacle est différent!


Question de dévouement

Je ne sais toujours pas comment expliquer ce dévouement envers ce band. J’ai aimé les Backstreet Boys dans mon jeune temps, puis j’ai décroché. J’ai écouté en boucle pendant des années Les Cowboys Fringants et j’ai ensuite décroché. Puis Les Trois Accords, Good Charlotte,  Hedley… mais eux, je ne saurais vous l’expliquer.

C’est comme ça, c’est tout!

Mais aujourd’hui, à 30 ans, c’est quand même très différent : la réaction des fans est différente, notre vision du groupe est différente et leur musique nous touche également d’une façon différente.

groupie-fan-groupeOui il y a eu ce temps où on nous enviait d’être en symbiose avec les gars du groupe, où on nous enviait de partager certains moments avec eux ou d’avoir le droit à un sourire de la scène ou un câlin après le spectacle.

Certains fans ne comprenaient pas et l’envie devenait méchanceté.

Aujourd’hui, on nous aborde aux concerts du band, mais plus parce que nous sommes des visages connus (voir le documentaire Je suis Fan) et non par méchanceté ou par envie.


Beaucoup plus qu’un mot…

Depuis 2004, quand je raconte notre histoire aux gens, notre relation avec le band et nos 50 spectacles, sans cesse, on se fait traiter de groupies. Au début, c’était frustrant, mais aujourd’hui, ça nous passe 10 pieds par-dessus la tête parce qu’on a vieilli et que l’important, ce n’est tellement pas un mot…

Ça nous énervait, dans le temps, et on se battait pour faire comprendre la différence entre groupie et fan. La ligne peut paraître mince, alors qu’elle est en fait… très large.

black-and-white-music-headphones-life-largeEt Pamela Des Barres l’explique très bien dans son livre !


Groupie VS Fan

En spectacle, on peut toujours apercevoir dans la foule celle qui essaie de se démarquer par son habillement (des fois même en talons hauts!), son maquillage, sa coiffure et sa volonté d’attirer l’attention de l’un ou l’autre des membres du groupe.

C’est elle, la mini-Pamela Des Barres, qui se tient près des clôtures à la fin du spectacle pour espérer entrer backstage et profiter de la vie de Rock Stars, elle aussi.

C’est aussi elle qui, un peu packtée, peut aller jusqu’à enlever son chandail au beau milieu de la foule pour attirer l’attention du groupe (oh oui… ça arrive!).

C’est elle qui, une bière à la main, rie et chante plus fort que tout le monde. Puis, c’est elle qui a des aventures d’un soir, parce qu’on l’a vu trop souvent entrer backstage, téléphone à la main (parce que oui, elle a le numéro de l’un d’eux et elle ne s’en cache pas) et soudain… la lumière de la roulotte s’éteint…

groupie-fan-seinsOui, des Pamela Des Barres, ça existe encore aujourd’hui et on appelle ça des groupies


De l’autre côté, il y a la fan assumée et passionnée. Celle qui écoute en boucle la musique de son band préféré pour faire passer le temps, mais aussi (et surtout!) pour faire passer les dures (et les belles) épreuves de la vie.

Elle peut même avoir un tatouage en l’honneur de son band!

Elle se soucie guère de son allure : un vieux t-shirt confo, des converses et un jean faisant l’affaire. C’est une fan qui vieillit avec la musique de son band et avec les paroles qui la touchent de plus en plus chaque jour.

La fan passionnée économise et calcule tout pour pouvoir passer une soirée dans la foule, au spectacle de son band préféré, juste pour tout oublier… l’instant d’une soirée. Elle sourit et lance un grand soupir lorsqu’elle voit son band entrer sur la scène pour 2h30 de liberté. Son coeur bat au son de la basse dans le haut-parleur.

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Tout ce que la fan finie veut, c’est ce moment: ce moment où plus rien n’existe sauf la musique!

Bien sûr, elle peut avoir un crush sur un des gars… mais elle ne voudra jamais franchir la barrière, par respect pour elle, pour lui et pour tous les autres fans.

À la fin, tout ce qu’elle attend d’eux, c’est un câlin, une complicité, un sourire, un high-five. Ça lui fait chaud au coeur et chaque fois, elle se compte chanceuse d’aimer un groupe comme celui-là.

Elle reprend ensuite la route, la tête et le coeur remplis de bonheur, avec la hâte de les retrouver à nouveau.

On appelle ça une fan finie. j’en suis une Et je l’assume entièrement !