On a testé pour vous : L’entraînement du cerveau par neurofeedback

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Mon 1er processus de neurofeedback étant maintenant terminé, j’ai pensé vous expliquer comment j’ai vécu mon expérience.

Psssit ! Pour celles qui ont manqué le 1er article sur ce qu’est le neurofeedback, je vous invite à le lire, pour mieux comprendre. Il s’agit d’une méthode novatrice, qui peut te permettre d’entraîner ton cerveau et ainsi d’améliorer ta vie à plusieurs niveaux…!

Tout d’abord, je tiens à remercier la clinique Neuroperforma pour sa précieuse collaboration. C’est grâce à eux que j’ai pu obtenir toute l’information nécessaire à la rédaction de mes articles, mais aussi que j’ai pu tester l’entraînement par neurofeedback.


1er rendez-vous: l’électroencéphalogramme

Le jour de mon évaluation, je rencontre une neuropsychologue. Elle est douce, gentille et très professionnelle. Elle évalue mes symptômes et me pose beaucoup de questions pour comprendre ce que je vis, comment je me sens, ce que je veux améliorer. Elle dresse un portrait global de ma personne et valide mes attentes.

Comme je suis de nature anxieuse et que j’ai beaucoup de difficulté à lâcher prise dans la vie en général, c’est ce que je demande à améliorer. Je semble être une bonne candidate, alors je peux passer à l’étape suivante.

Vient ensuite le fameux test : l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGQ).

L’électrophysiologiste m’installe confortablement dans un fauteuil. Il pose ensuite un casque sur ma tête. C’est le système 10-20 avec 19 électrodes. La clinique Neuroperforma est d’ailleurs la première au Québec à entraîner l’activité cérébrale à l’aide de cette toute dernière génération d’équipements.

Test
L’installation du casque prend environ une dizaine de minutes.

Psssit ! Pour l’installation du casque, l’électrophysiologiste doit mettre du gel vis-à-vis les capteurs… je te laisse imaginer l’état des cheveux quand on sort de là… Alors, ne prévois pas de date après ton rendez-vous !

Donc, une fois assise avec le petit casque, rien de plus simple que de fixer un point les yeux ouverts, puis les yeux fermés. Puis c’est déjà terminé pour l’évaluation.


2e rendez-vous: la remise des résultats

Une semaine après l’évaluation initiale et l’EEGQ, j’ai un rendez-vous avec une psychologue pour l’analyse des résultats. Cette dernière me pose encore quelques questions sur moi, puis elle procède à l’explication des résultats.

Le tout se déroule en 2 parties. Elle commence d’abord par m’expliquer le fonctionnement des 5 ondes du cerveau (Delta, Theta, Alpha, Beta et Haut Beta) : une partie théorique bien utile pour comprendre les résultats. Puis elle me montre des cartes colorées de mon cerveau. Elle me montre les ondes en excès et celles en carence.

Resultats
C’est intéressant et fascinant de pouvoir visualiser le fonctionnement de notre cerveau. C’est concret et ça aide à mieux se comprendre.

Verdict : j’ai une carence en sommeil profond et bien évidemment, de l’anxiété, mais pas autant que je ne l’aurais cru. Je ne suis pas le cas désespéré que je m’étais imaginé. Je suis également surprise du résultat concernant le sommeil, car j’ai toujours cru que j’avais un sommeil quasi exemplaire. Je m’endors vite, je dors toute la nuit et je me réveille en forme. Comme il n’y a pas de protocole qui peut directement travailler le sommeil profond, il faudra que j’explore cette avenue autrement. Mais, bien évidemment, si je diminue mon anxiété, mon sommeil s’améliorera par la bande : tout est interrelié.

La psychologue me confirme donc que nous allons faire un protocole pour l’anxiété.

Psssit ! Même si les spécialistes restent accessibles tout au long du traitement, c’est lors de ce rendez-vous que tu as les cartes de ton cerveau devant toi et où il est temps de poser toutes les questions pour bien comprendre.


L’entraînement cérébral

Les rendez-vous pour les entraînements sont pris. Maintenant, on passe aux choses sérieuses. La procédure est similaire à celle de l’électroencéphalogramme. On se fait installer le petit casque sur la tête et on reste bien tranquille dans un fauteuil confortable. On choisit ensuite la vidéo qu’on a envie de regarder.

Moi, j’ai choisi de regarder Ninja Warrior.

L’entraînement se déroule en 6 blocs de 5 minutes. Le technicien (vraiment courtois, drôle et professionnel) ajuste la difficulté en fonction de la réaction de ton cerveau. La vidéo joue en guise de récompense, quand ton cerveau fait la bonne action, et coupe quand ce n’est pas le cas.

C’est un peu étrange au début, car l’image coupe très souvent alors il te manque des bouts de ce que tu es en train d’écouter puisque la vidéo continue de jouer pendant la microcoupure. Mais, on s’y fait à la longue.

Entre chaque bloc, il y a une petite pause de 30 secondes. Le plus « difficile » est de rester alerte, mais relax, et de ne pas contracter ses muscles. Pour avoir essayé des entraînements le matin et le soir, je conseille de loin les entraînements le matin. Après une grosse journée de boulot, le cerveau est beaucoup plus fatigué et c’est plus difficile de rester bien focus.


Les résultats

Ok, là je t’entends dire : quand est-ce qu’elle va nous dire si ça fonctionne ou non ? J’y arrive… Je viens tout juste de terminer les 10 séances de mon protocole et je dois avouer que je vois bel et bien des résultats.

Non, mon anxiété n’est pas disparue complètement : ce n’est pas miraculeux, quand même. Mais j’observe de nettes améliorations.

Habituellement, c’est après 5 ou 6 consultations qu’on peut commencer à voir une différence et c’est à peu près à ce moment que j’ai constaté des changements. L’important, pour être en mesure d’évaluer si oui ou non ça fonctionne, c’est de connaître exactement comment la problématique qu’on travaille agit sur notre vie. Comme j’avais bien évalué comment l’anxiété s’immisce dans mon quotidien avant le traitement, c’était facile de voir les changements s’opérer après.

Auparavant, je pouvais être assaillie par des pensées anxieuses des milliers de fois par jour, c’était toujours omniprésent. Maintenant, il y a plusieurs périodes d’accalmie où mon cerveau n’est pas en mode « je me pose des questions futiles et j’entrevois le pire dans toutes les situations ! ».

J’ai aussi appris à lâcher prise sur beaucoup de choses et je me sens plus sereine.

Un bon truc également pour voir si on obtient des résultats est de vérifier avec ses proches s’ils remarquent une différence dans notre comportement. Dans mon cas, mon conjoint trouve que je suis plus calme et que je lâche prise plus facilement sur certains trucs.

Durant le traitement, je me suis également acheté un bracelet d’activité (Fitbit) pour suivre mon sommeil. Force est de constater qu’en diminuant l’anxiété, mon sommeil s’est également amélioré.

De plus, lors du dernier traitement, le technicien m’a confirmé qu’il y avait une progression au fil de mes séances d’entraînement et que de son côté, il pouvait bien voir qu’il y avait du progrès.

Alors une fois toutes ces preuves réunies, je pourrais confirmer qu’on peut définitivement optimiser son cerveau à l’aide du neurofeedback.


Un investissement

Je songe sérieusement à poursuivre avec un second protocole et je suggère fortement à tous ceux qui vivent avec une problématique pouvant être améliorée par le neurofeedback de ne pas hésiter à l’essayer.

Parce qu’un investissement sur sa santé mentale sera toujours un investissement payant !