2017 : l’ère où l’on ne veut pas payer le prix

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Fille, ne veut pas payer le prix

Faisant partie de la Chambre de commerce de ma région (le volet jeunesse), j’ai la chance de côtoyer de nombreux entrepreneurs. Certains d’entre eux m’ont partagé leur vision de l’entrepreneuriat d’aujourd’hui et, outre la concurrence dans tous les domaines, un point commun revient souvent dans nos conversations.

Que l’on parle de musiciens, graphistes, photographes, avocats ou tatoueurs :

la majorité des soumissionnaires ne veulent pas payer le prix de leurs services

Et ça, c’est vraiment désolant !


Le talent, ça se paye!

Vous êtes sans doute abonné aux pages « Spotted » sur Facebook. Suis-je la seule qui grince des dents lorsque je lis :

Recherche photographe de mariage à petit budget

Fille, es-tu certaine de vouloir troquer un bon photographe pour te ramasser avec des photos floues, prises avec un cellulaire? Penses-y deux fois… Ces souvenirs sont ceux qui resteront à jamais dans ta famille. Bref, s’il y a une occasion où faire affaires avec un photographe professionnel est nécessaire, selon moi, c’est bien celle-ci!

À la recherche d’un vétérinaire, le moins cher possible. En connaissez-vous un bon ?

Chien peur, vétérinaire cheap

Oui, mon frère est habile de ses mains, je suis certaine qu’il pourrait, pour 50$, castrer ton chien…!!! Pourquoi alors faire confiance à quelqu’un qui a un doctorat pour prendre soin de notre animal de compagnie préféré ?

Recherche le tatoueur le moins cher en ville…

Si tu ne veux pas te retrouver avec un tatouage à 200 $ qui en vaut 30 $, penses-y à deux fois ! Tiens-toi le pour dit : un bon tatoueur, qui prend le temps de connaître ce que tu veux, de dessiner une esquisse, de te proposer des choix de couleurs qui se marient bien avec ta personnalité et avec le style de tatouage que tu désires (qu’il soit gros ou petit), ç’a un prix!

Ainsi, attends-toi à payer un minimum de 100$ de l’heure, parce que c’est ce que VAUT un bon tatoueur!


La juste valeur

Je ne comprend pas ce principe de toujours vouloir payer moins pour en avoir plus…

On investit des milliers de dollars dans notre éducation et celle de nos enfants, afin d’être formé et d’avoir un bon emploi, mais nous ne sommes pas reconnaissant lorsque vient le temps d’utiliser les services d’un autre expert ?

Bref, à tous mes amis entrepreneurs et à ceux qui veulent le devenir : vos services ont un prix. Il ne faut pas que vous vous sous-estimiez pour égaler la concurrence « non professionnelle ».

Respectez-vous et ceux qui respecteront votre travail vont vous engager (et vous payer) à votre juste valeur !

9 Commentaires

  1. Certains amateurs sont très compétents; et une personne qui débute peut demander moins cher le temps de se monter un porte-folio et se faire un nom. La raison principale pour laquelle certaines personnes cherchent à payer moins cher est… qu’elles n’ont pas beaucoup d’argent, et voudraient, comme les autres, avoir le droit de se payer un peu de « luxe ». Oui bien sûr on peut tomber sur des « citrons » mais ce n’est pas toujours le cas. Et il est moins risqué de payer pour un photographe amateur que pour un tatoueur débutant….

    • Je suis tout-à-fait d’accord avec votre point. Ce qui est désolant, c’est que le commun de mortels veut payer des professionnels au prix des amateurs. Voilà le problème. On vaut tous quelque chose et il faut payer le prix pour avoir une qualité et une expertise qui valent la peine. Le problème est que trop souvent j’entends des collègues perdent des contrats parce que le client a finalement prix un  »ami » au lieu d’un professionnel. De bons professionnels se retrouvent donc avec un manque d’emploi et de contrats. En plus de la technologie qui ne cesse de remplacer les humains, pouvons-nous au moins faire valoir notre travail.. Merci de votre lecture 🙂 – Janie

  2. dit celle qui fait du journalisme d’opinion et culturel, sans être payé, sur un blogue appelé La Journaliste… Je me trompe ou vous donnez votre travail, alors que des journalistes professionnels peinent à recevoir le juste montant pour leurs textes? Je me permets de vous citer: «à tous mes amis entrepreneurs et à ceux qui veulent le devenir : vos services ont un prix. Il ne faut pas que vous vous sous-estimiez pour égaler la concurrence « non professionnelle ».

    • En fait, le blogue s’appelle La Journaliste, mais nous sommes un groupe de blogueuses, qui traitons les sujets avec opinion (très différent du journalisme traditionnel), en ne prétendant pas détenir la vérité absolue. Ainsi, même si certaines d’entre nous sont journalistes de profession, sur cette plateforme, ce n’est que du plaisir/divertissement. Merci de nous lire! Véronique

      • Ce n’est pas parce que vous optez pour l’opinion que ce n’est pas du journalisme. La critique culturel, le rapport d’événement ou la critique culinaire sont tous des pratiques du journalisme. Vous êtes invitées aux événements et aux journées de presse, vous recevez des laisser passer de presse… personne ne dit que le journalisme ne doit pas être plaisant. Mais il s’agit d’une nouvelle forme de journalisme, sur une plateforme qui de surcroît vend de la publicité et des articles commandités. Attention, je ne vous critique pas, et comprend parfaitement le format. Mais de grâce, limitez les commentaires moralisateurs qui dénoncent exactement le genre de comportement que vous mettez de l’avant.

        • C’est drôle comment tout ce qui suit « attention, je ne vous critique pas »… est PUREMENT de la critique.

          • Je dis bien: je ne critique pas le site et son mode de fonctionnement. Je mets en doute cependant le ton moralisateur de l’article sur un site qui fait exactement ce qu’il dénonce. Alors non pas de critique du site ni du fond de l’article lui même. Mais avouez que de donner gratuitement un article qui dénonce les gens qui veulent tout gratuit au lieu de faire appel à des professionnels a quelque chose d’illogique. Cest plus clair?

          • M. Bouchard, puisque vous ne savez de toute évidence pas comment fonctionne Internet, je serai bon joueur et vous expliquerai.

            Un blogue est une façon de se faire connaître, d’augmenter sa propre valeur dans le domaine médiatique. Puisque dans cette frange de type d’emploi le salaire est en fonction de l’intérêt de l’employeur à vous engager et des revenus potentiels que vous pouvez générer en attirant de nouveaux auditeurs/spectateurs/lecteurs, des billets comme celui-ci et un site comme LaJournaliste sont des moyens de se pratiquer, tout comme un photographe prend des photos pour le plaisir et que le guitariste professionnel offre 3 heures de spectacle par semaine mais en pratique 50.

            Aussi, un blog paye. D’accord, ce n’est pas la panacée mais l’achalandage du site crée des impressions publicitaires et chacune de ces impressions rapporte, via Google AdSense ou tout autre système de partage de revenus publicitaires.

            Finalement, dans le domaine médiatique ainsi que dans le domaine musical, les paradigmes ont changé. Les gens sont moins prêts à payer pour du contenu déjà créé. Par exemple, pour 10$ par mois, je peux m’abonner à Spotify et écouter toute la musique que je veux sans avoir à posséder toute la musique que j’écoute. La radio est gratuite. Les sites d’informations sont gratuits. Netflix, Crackle, iTunes Radio… Tout est à peu de frais et à portée de main mais dans tous ces cas, on parle d’oeuvres déjà créées, soit parce que la création (par but mercantile ou par passion) permettra de rapporter de l’argent en bout de ligne.

            Ce dont il est question dans le texte ci-haut, c’est quand vient le temps de demander à un pigiste de créer. Allez voir Ed Sheeran et demandez-lui de vous composer une chanson juste pour vous pour 20$, voir. Demandez à Denis Villeneuve de vous réaliser une petite vidéo d’anniversaire pour 15$ et un repas, pour le fun. Dans la même lignée, étant moi-même producteur sonore et animateur d’événements, je ne vais pas animer un mariage contre le souper. Je ne vais pas réaliser la voix de votre campagne publicitaire contre 10% de rabais dans votre boutique. Je veux être payé et je *dois* être payé; je dois être payé le juste prix.

            Mais il n’y a aucune incongruité dans le fait qu’un article gratuit indique à un entrepreneur de demander le juste prix pour son travail parce que peut-être que la lecture de ce texte ne vous coûte rien mais il rapporte à l’auteure et ultimement, le message du texte, c’est que tout ce qui est fait dans un cadre professionnel doit rapporter. Monétairement (idéalement) mais aussi de façon intangible, comme c’est le cas ici.

            À bon entendeur, salut!

          • Monsieur Jacques,
            Merci d’avoir compris le sens de mon texte. Vos propos sont exactement le fond de ma pensée !
            Merci de nous lire.
            Janie

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