Trop souvent, et d’aussi loin que je me souvienne, je me suis questionnée à savoir où se trouvait ma place. Je regardais autour de moi, et tout le monde semblait avoir trouvé sa voie… Mes meilleures amies étaient si certaines d’elles, quant à leur plan de carrière, puis il y avait moi, qui n’y voyais qu’un gros point d’interrogation…
Rien n’était clair dans ma tête.
C’est avec l’esprit tout mêlé que je me suis lancée dans des tas de cours, sans vraiment avoir un objectif précis. Du lot, il y en a un seul qui m’a accroché, et c’est le seul que j’ai terminé. Mais même avec mon diplôme en main, je sentais qu’il me manquait quelque chose…
Ma place
Puis, je suis tombée enceinte et c’est à ce moment-là que tout est devenu clair. J’avais enfin trouvé ma place dans l’univers, celle qui m’a fait comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas ailleurs, celle qui me comblait de joie :
être maman!
Et durant mon premier congé de maternité, les deux petites lignes roses sont apparues de nouveau sur mon test de grossesse, ce qui voulait dire qu’un autre petit humain était en chemin, à mon plus grand bonheur! Je ne suis donc pas retournée travailler, car mon emploi – dans le contexte de la pandémie – ne me le permettait pas.
Ainsi, aussitôt que mon premier congé parental a pris fin, le second a commencé.
Emploi idéal?
Après deux ans en arrêt de travail pour m’occuper de mes cocottes, il a fallu que je retourne travailler. Parce qu’on doit se l’avouer, une maman, ça ne gagne pas cher de l’heure… mais c’est de l’amour direct au coeur!
Je suis donc retombée dans mes questionnements sans fin concernant mon emploi idéal. Rapidement, j’en suis venue à une conclusion : je ne voulais pas faire garder mes filles, je voulais les voir s’épanouir et grandir à mes côtés tous les jours.
De toute façon, même si j’avais voulu envoyer mes enfants à la garderie, la pénurie des dernières années rendait la chose plus que compliquée, et ce, pour une seule place, alors imaginez pour deux (il était hors de question que je sépare mes filles)…
Je commençais donc à envisager le télétravail, ou un retour aux études. Mais, une personne proche de moi m’a dit un jour : « ne te trouve pas une bouée de secours le temps de… ». Une simple phrase qui, pour moi, voulait dire tant. Ces mots m’ont trotté dans la tête longtemps, jusqu’à ce que je prenne ma décision.
À la fin de ce cheminement, j’en suis venue à la conclusion que j’allais ouvrir ma propre garderie. Les raisons étaient (et sont toujours d’ailleurs) :
- de pouvoir rester avec mes filles tous les jours,
- d’aider pendant cette pénurie d’éducatrices,
- de pouvoir travailler à mon compte (j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale).
Ma propre garderie
C’est ainsi qu’au début septembre, j’ai accueilli chez moi quatre petits cocos pour venir jouer et grandir auprès de mes cocottes.
Je ne dirais pas que c’est facile tous les jours… C’est de l’adaptation pour tout le monde :
- pour ma part, c’est de retourner sur le marché du travail après deux ans d’arrêt,
- pour mes filles, c’est d’apprendre à « partager » leur maman,
- pour les autres enfants, c’est d’arriver dans un nouveau décor avec des règles et des visages inconnus.
Mais outre l’adaptation, tout va bien!
Je me compte choyée de recevoir toute cette confiance de la part des parents : c’est indescriptible! Et si c’était à refaire, je referais la même démarche.
Un mois est passé depuis mon ouverture et je me rends compte que je me suis plus attachée à ces enfants que ce que je n’aurais pu imaginer. Chaque enfant apporte quelque chose à la dynamique de groupe, et c’est ce qui rend le tout unique… et magique!
Bref, tout ça pour répondre à la question « pourquoi avoir ouvert mon propre service de garde » : pour être avec mes filles tous les jours, et pour les voir grandir et s’épanouir aux côtés de quatre autres enfants adorables.
Et c’est tout ceci qui me permet d’être heureuse au quotidien!