Le mois de juin a une grande importance et pas seulement parce que nous voyons enfin l’été arriver. Ce moment de l’année est crucial, puisqu’il souligne la fierté du groupe LGBTQ+.
En ce sens, j’ai trouvé un roman qui cadre parfaitement avec le mois de la fierté: Les Porteurs #1 – Matt.
Les Porteurs est une trilogie de livres, mais dans cet article, je vous présente (sans tout vous révéler) ce qui est mis de l’avant dans le premier tome.
Les deux premiers volumes sont parus en 2017, alors que le troisième a été publié en 2018.
Ainsi, Si le sujet vous intéresse, vous n’aurez pas attendre pour dévorer les deux autres tomes
Contexte
Cette oeuvre se situe dans une époque post-apocalypse où la société que nous connaissons fait partie d’un passé lointain pour les personnages. C’est un événement qui se produit un 26 avril qui changea à jamais le monde dans lequel nous vivons.
Depuis que le monde que nous connaissons à disparu, les enfants naissent hermaphrodites ( j’utiliserai le mot intersexe, puisque c’est celui qui est utilisé dans la communauté LGBTQ+) et les naissances naturelles ne sont plus possibles.
Cette histoire suit la vie de plusieurs personnages au coeur de leur adolescence. Leur 16e anniversaire est très significatif, puisque c’est à ce moment qu’ils doivent choisir s’ils veulent s’identifier en tant qu’homme ou femme, pour ensuite faire leur transition à l’aide d’hormones.
La fête de Flo approche et il hésite encore concernant le choix qu’il devra faire lors de sa « seza », alors que Matt, lui, désire devenir un homme.
Les choses se compliquent lorsque Matt apprend qu’il est porteur d’une maladie l’empêchant de faire sa « seza » avant qu’il ait 25 ans.
Mais Être porteur, qu’est-ce que cela implique?
Difficultés
Ce livre peut paraît difficile à suivre par moments, mais les règles de cette dystopie sont expliquées au fur et à mesure de notre lecture. Et puisque c’est une lecture assez simple, on peut lire le livre très rapidement.
On aurait peut-être tendance à croire que ce livre est donc destiné aux adolescents, mais je ne suis pas d’accord. Même s’il n’y a pas de difficulté de lecture, les sujets qui y sont traités conviennent autant aux adultes.
Le livre dépeint une société où tout le monde est respectueux du choix fait à la « seza » et de l’orientation sexuelle de chacun.
Les conflits vécus par Flo et Matt sont donc plus intérieurs, puisqu’ils doivent trouver qui ils sont réellement. Lorsqu’on parcourt les chapitres du point de vue de Flo, on découvre à quel point c’est difficile de choisir, mais est-ce réaliste? OUI!
De voir l’adolescent qui cherche qui il est nous fait réaliser que, dans une dystopie juste et ouverte, ce n’est pas facile de s’identifier. Alors, qu’en est-il dans le monde dans lequel on vit actuellement? Avec l’homophobie et le conservatisme qui est encore très présent, surtout aux États-Unis, ce que vivent les membres du groupe LGBTQ+ doit être totalement terrifiant.
J’ai aimé que le livre nous sensibilise à ce que les autres peuvent ressentir!
Le consentement
Pour moi, le seul point négatif du livre Les Porteurs est l’image qu’il projette du consentement. Afin d’expliquer mon point, je voulais vous donner la définition de ce mot selon le dictionnaire Larousse :
Le consentement est l’action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment.
Nous raccordons souvent ce mot au consentement sexuel, mais il s’agit de quelque chose de plus grand que cela. Quand quelqu’un pose un geste sans le consentement des personnes concernées, de graves conséquences peuvent en découler.
Quel est le lien avec le livre?
À un moment, dans Les Porteurs, quelque chose se produit dans la vie de l’un des personnages sans qu’il ne puisse donner son accord. Au début, l’auteur nous montre que le personnage concerné est en colère et dévasté par les événements qui se produisent.
Cependant, au lieu de poursuivre dans cette lignée, le personnage pardonne le tout quelques pages plus tard…
Je suis consciente que beaucoup de personnes vivent au coeur de relations abusives et qu’il est difficile de s’en sortir. Sauf que, dans la façon que l’auteur a de décrire la situation, c’est un peu comme s’il n’y avait aucun problème avec ce qui s’est produit et cela ne montre pas l’exemple aux autres, qui ne savent pas quoi faire lorsqu’ils sont prisonniers dans une telle relation.
Ça ne rend pas ce roman mauvais, mais je pense qu’il est important de dire que ce n’est pas quelque chose qu’on devrait accepter, lorsqu’on parle de consentement.
Peut-être que ce sera un sujet mieux abordé dans le tome 2…
Le verdict
Je trouve cela stupéfiant comme concept! Tout au long de ma lecture, je me posais des questions concernant l’histoire présentée et c’est impressionnant à quel point le concept est bien développé par l’auteur.
Côté écriture, j’ai apprécié un détail lors des descriptions de C. Kueva, l’auteur, soit que les personnages n’ont aucune description physique. De cette façon, c’est plus facile de voir la neutralité des genres et de comprendre que leur sexe n’est pas défini par des caractéristiques physiques.
Je pense que ce livre vient briser les stéréotypes et les tabous. Et même si la notion du consentement a mal été mise en place, le reste est impeccable!
Même si vous ne côtoyez pas de gens issus des communautés LGBTQ+, sachez que de se renseigner sur des concepts inconnus demeure très important pour être un bon citoyen!
Je vous conseille d’ailleurs de lire cet article qui est directement lié au sujet du mois de la fierté : « Devoir faire son coming out toutes les semaines »