Fille, écoute-moi. Je vais te dire les vrais mots, sans détour. Pourquoi? Juste parce qu’il faut arrêter d’être gênée des mots, si on veut poser nos limites comme il le faut.
Il y a toutes sortes de sexes dans la vie. Mais ton vagin, c’est toi qui dis oui ou non quand on t’offre de rentrer un truc dedans. Peu importe si c’est un objet ou un pénis.
Oui ou non.
Et puis un oui au début et un non pendant, ça fait qu’au final, c’est non. Parce que même si au début tu aimais ça, si à un moment donné tu n’es plus d’accord, ça doit s’arrêter. Tant pis s’il n’a pas eu le temps de jouir.
Si au début tu as dit non, qu’il t’oblige et que pendant qu’il te viole, tu as mouillé pareil, ce n’est pas de ta faute. Ça peut arriver que tu lubrifies pareil. C’est pas toi la pas correct. Tu es tout à fait normale.
Mais, ce qui est clair, c’est que ça n’aurait pas dû se rendre jusque là, parce que tu avais dit non. Arrête de te penser croche.
Juste arrête.
Quand on culpabilise…
Ça arrive de culpabiliser d’avoir dit non. Mais, tu ne devrais pas. Tu as un droit absolu sur ton corps. Autant en être fière. Affirme-toi. Et regarde autour de toi, il y a du monde pour t’aider, même si tu ne les connais pas.
Tu auras toujours de quoi culpabiliser si tu ne te respectes pas. Tu peux culpabiliser d’avoir dit non. Tu peux aussi culpabiliser d’avoir dit oui.
Pourquoi t’as dit oui si tu ne voulais pas?
Peut-être que tu n’en pouvais plus de te faire harceler, que tu t’es dis qu’après ça, tu aurais la paix. Je comprends. Mais, ça ne marche pas de même.
Tu n’auras pas la paix d’un harceleur. Parce qu’après, il va te dire « l’autre fois tsé, tu avais dis oui… ». Mais aussi parce que tu vas avoir l’écho de sa voix dans ta tête et de ta petite voix à toi qui pleure.
Affirme-toi.
Le syndrome du tapis de porte
Tu peux aussi décider de devenir un tapis de porte. Mais, je ne vais jamais t’encourager dans ce choix. Parce que tu es belle. Parce que tu as de la valeur. Parce que tu as ta dignité, peu importe quoi. Parce que tout le monde a son passé, mais personne ne veut s’écrire welcome sur le corps. Parce qu’aussi, je te le garantis, c’est rough de vivre avec ces souvenirs-là.
Si un jour tu commences à croire que tu mérites de te faire fermer la gueule pis que t’as pas ton mot à dire, il est temps que tu crisses ton camp. Il est temps que tu sortes de ton environnement, que tu ailles te rebâtir.
Personne ne mérite de se faire abuser. Personne.
Si tu ne peux pas mettre ton pied à terre parce que tu as peur, prends tes pattes : sauve-toi. Y’a quelqu’un qui va pouvoir t’aider à te remettre sur la track, pour que tu sois à l’abri aussi.
Après ça, fille, je te souhaite bonne chance. La vie est belle, tu vas voir.
Un pas à la fois.