Comment survivre à la période postnatale?!

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Je garde le plus doux souvenir de l’accouchement de ma fille et des jours qui l’ont suivi. Je me rappelle bien de nos deux corps transformés, couchés sur le lit, l’une bien près de l’autre, et comment je n’arrêtais pas de la regarder, extasiée de toute cette magique vie.

Mais je me rappelle aussi de mon périnée ressenti : que j’avais mal à marcher, à me lever du lit, à éternuer.

Je me rappelle des chaudières remplies des couches lavables, qu’on s’obstinait à laver à la main, parce que c’était fait en précieux coton biologique…! Je me rappelle que j’avais soif, faim, que j’étais surpassée, que le baby blues me tapait.

Mais… personne ne m’avait prévenue de tout ce chaos!

De la même façon qu’on se prépare à l’accouchement, on devrait se préparer pour la période postnatale. Ainsi, j’ai décidé de vous partager des idées pour mieux apprivoiser cette période sacrée, vulnérable et tellement déterminante pour le bien-être des nouvelles familles.

La nourriture

Commençons par le basique : la nourriture! Elle occupera une grande place dans l’organisation du quotidien (comme d’habitude!). Maman, bébé et tout le monde seront bien affamés, mais personne n’aura l’esprit pour ça. Certains pourront peut-être penser à engager quelqu’un qui s’occupera de nourrir la famille, mais pour les budgets plus limités, on peut organiser une cérémonie prénatale – semblable au baby shower – où les amis aideraient à préparer des repas au goût de la famille gâtée, qu’on congèlerait. On peut aussi suggérer aux proches d’amener toujours un plat lors de leur visite… sans oublier de faire la vaisselle avant de partir!

Mais il n’est pas suffisant d’avoir le réfrigérateur rempli : parfois, maman et bébé ne voudront peut-être pas sortir du lit. On pourrait alors mettre une note sur la porte de la chambre où tombent en amour les nouveau-nés, où l’on écrira : « donne-moi de l’eau, nourris-moi, soigne-moi et fais-nous plaisir » ou un message à votre goût pour s’assurer que chaque visite ramène un petit soin.

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Bichonner bébé… et maman!

Il arrive souvent qu’au moment où bébé naît, la maman soit relayée au deuxième plan. On veut tellement que cette créature petite et vulnérable soit bien, qu’on oublie que maman a besoin d’autant de soins que bébé.

Plusieurs mamans ont des blessures à leur périnée après avoir accouché. J’aime particulièrement l’idée de leur offrir un bain de siège avec des herbes médicinales, telles que la calendula, le millepertuis et l’avoine, mais il existe aussi des crèmes qui servent à cet effet.

Les massages s’avèrent aussi spécialement thérapeutiques pour les nouvelles mamans. On risque d’être très fatigué après avoir accouché. On s’adapte à un nouveau rythme de sommeil/réveil, à nourrir nos enfants à tout moment, à l’allaitement, aux coussins partout, au vomi et à la nostalgie du ventre vide. Des massages au pied, au dos, au cou et partout sont donc les bienvenus.

Assister maman à l’allaitement

Quand maman s’apprête à allaiter, on peut l’assister à mieux se placer dans le lit et à être confortable, dans tous les sens. Parfois on croit que la mère veut qu’on prenne l’enfant dans nos bras pour l’alléger, mais il y a bien d’autres actions à prioriser. N’oublions pas qu’elle devra être épargnée de toutes les tâches qui demandent de la force physique…

En plus, il est connu que le baby blues (souffert par plus de la moitié des femmes qui accouchent pour la première fois au Québec) se guérit plus facilement quand maman et bébé restent le plus longtemps possible collés. Alors, qu’on tienne bébé dans les bras lorsqu’elle prend une douche, bien sûr, mais soyons plus créatifs à l’heure d’offrir notre assistance.

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Ne pas imposer notre présence

Finalement, il faut se rappeler que la naissance d’un enfant est un moment super intime et dans certains cas, la famille ne voudra pas recevoir de visite pendant les premiers jours suivant l’accouchement.

Ce n’est pas une nouveauté, toujours à des moments différents, dans des endroits différents, les femmes et leurs nouveau-nés se sont mis à l’écart pendant la période postnatale. Encore de nos jours, dans certaines cultures, les femmes qui accouchent ne sortent pas de la maison pendant 40 jours. Cette période est déterminante pour l’attachement de l’enfant à son environnement et il est très compréhensible que les familles veuillent protéger leur espace pour un bout de temps avant de s’ouvrir au vaste monde.

Il faudra alors patienter, mais l’attente vaudra une mère, un enfant et toute une famille bien partis!