Cultivée ou culturée… je me trompe toujours. J’ai beau lire et relire la définition de chacun des deux mots dans le dictionnaire Larousse, l’information ne s’enregistre tout simplement pas.
Ce qui résulte souvent en un moment de silence de la part de mon interlocuteur, qui se demande :
Elle niaise, là ?
Eh bien non, je ne niaise pas !
Nous avons tous des mots ou expressions qu’on utilise de la mauvaise façon et qui donnent lieux à des moments de solitude profonde… non?
Est-ce-que ça fait de moi une fille moins intelligente?
Nous avons compris qu’il faut toutes sortes de monde pour faire un monde. Des beaux, des fins, des moins fins et ceux qui nous rappellent constamment que nous avons un manque de culture générale, quelque part entre Matane et bâton rouge (Allo Isabelle Boulay!).
J’ai longtemps pensé que je n’étais pas la plus dégelée de la boîte de Pogo…
Ce n’est pas tant dévalorisant, car il y a toujours quelque chose de mignon dans le malaise de ne pas savoir. Comme quand on ne sait pas que les cheveux ne poussent pas par les pointes. Ou encore quand on ne sait pas que le chocolat au lait et le vin font grossir… Ou bien on fait semblant de ne pas savoir, c’est selon!
C’est ma marque de commerce d’avoir l’air « pas vite vite… »
Mais, ceux qui se permettent les plaisanteries, mon entourage, savent très bien que les apparences sont souvent trompeuses.
J’aime jouer ce personnage, ça fait rire le monde que j’aime, et ça me donne un air sympathique. Mais, ça cache aussi une petite faille dans mon estime…
La honte
À la suite de la lecture d’un article qui dénonçait le fait que, dans l’éducation d’aujourd’hui, l’histoire du Québec et des gens qui ont marqué notre ville est de moins en moins enseigné, je me suis reconnue. Je nous ai reconnus.
J’ai réalisé que finalement, je me sentais handicapée par mon manque de culture générale…
et J’avais honte!
Lorsque je sentais qu’une conversation entre amis déviait vers des sujets que je ne connaissais pas, je lançais une petite blague en espérant faire détourner le sujet sur une discussion que je maîtrisais mieux.
Et quand je sentais que, malgré mon humour exceptionnel, le sujet indésirable refaisait surface, eh bien je trouvais une excuse pour me retirer de la conversation.
En fait, l’autodérision cache souvent un manque de confiance en soi
Et ça m’a pris un moment avant de le reconnaître.
Qui blâmer?
On peut blâmer notre parcours scolaire, qui était peut-être plus tumultueux. Ou encore notre entourage, qui nous aurait plus ou moins initié à l’histoire de la vie et à la botte sur la carte du monde. Bref, c’est facile de dire que ce n’est pas de notre faute…
Jusqu’à ce que je m’entretienne avec un de mes professeurs, un Pygmalion, et qu’il me dise:
Il n’y a pas de personne plus intelligente qu’une autre. Il y a seulement des gens plus informés et plus curieux que les autres.
Alors, je me suis demandé pourquoi je ne m’étais jamais éduqué moi-même sur les sujets qui me complexait tant ?
Il y aura toujours des gens qui vont envahir les discussions de leur savoir impressionnant, même quand ce n’est pas pertinent. Comme ça. Juste pour te rappeler que toi, tu ne sais pas…
bref, Depuis ce bref échange avec mon enseignant, je me suis réconciliée avec ma curiosité.
Je m’informe sur tout!
J’ai toujours été très intelligente, j’ai juste travaillé sur l’élargissement de ma connaissance générale, comme une drag-queen travaillerait sur ses capacités de lipsync…
C’est correct de ne pas savoir
Pour toutes celles qui, comme moi, rigolent des blagues avec 3 minutes de retard, ou celles qui doutent de leurs capacités intellectuelles : arrêtez! C’est correct de ne pas savoir.
C’est ça la vie : apprendre. À tous les jours!
Et si je suis considérée inculte de par mon manque de vocabulaire approfondi ou parce que je n’ai pas ris de ta blague (P.S.: elle est juste pas drôle ta blague, en passant…), eh bien, je préfère ça que d’être la mademoiselle je-sais-tout-sur-tout, avec le mot « encyclopédie ambulante » d’estampé dans le front.
Maintenant, quand on me demande qui est le Premier ministre du Canada, je réponds « Gaétan Barrette » et tout le monde rit. Mais, au fond de moi-même, je sais très bien que c’est Justin Trudeau…
Et ça, ça me fait rire!