La fille de ville qui partait vivre en région…

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région partir

Fin août 2014, 1er jour au Collège Radio Télévision de Québec, notre directeur nous dit: « Dans à peine 6 mois, certains d’entre vous auront déjà un appel pour aller travailler dans une station de radio, et ce, n’importe où au Québec ou ailleurs. Val D’Or, Kapuskasing, Penetanguishene (non, ce n’est pas à Tokyo!), Fredericton, Baie-Comeau, Dégelis, Saguenay et j’en passe… »

Tous ces noms de ville ne me faisaient aucunement peur. Dans ma tête d’étudiante déterminée, je n’avais qu’une idée: peu importe où il y aura de l’emploi, j’y serai!

Je savais que j’aurais à sortir de ma zone de confort, que j’allais devoir quitter mon chez-moi…

région toutou


Un poste s’ouvre au début de février 2015, alors qu’on entamait tout juste la 2e et dernière session de formation (Le CRTQ, c’est 1 an intensif). Le poste était à Sept-Îles… Sept-Îles?! Je vais sur Google Maps, itinéraires, Québec à Sept-Îles… 7 heures et 44 minutes de route ou tel que je l’ai compris: une f*ckin éternité et 44 minutes.

Parce qu’on se le cachera pas, 7 heures… C’EST LOIN!

Donc, pour faire une histoire courte, j’envoie mon démo, je stress, j’attend, je stress, j’attend, je stress encore plus et BAM: on m’offre le poste!

Je suis heureuse, folle de joie, fière et surtout nerveuse. J’ai 2 semaines pour me préparer, me minder et enfin, mettre mon costume de jeune-femme-qui-part-pour-son-premier-vrai-emploi-d’adulte.

Après tout l’énervement et les soupers d’amis pour un simili adieu, le 13 mars, à 7h du matin, assise dans ma vieille Echo remplie de boîtes, je réalise soudain ce qui se passe. Je partais loin de chez moi, de ma ville, de ma famille, de mes amis, de tout ce que je connais…

J’ai pleuré, Puis j’ai pris la route!

région route


Les deux premiers mois à Sept-Îles ont été difficiles pour moi. C’est en tout honnêteté que j’admet en avoir littéralement « braillé une shot » (pour ne pas dire que j’ai pleuré dans la douche en écoutant All By Myself de Céline Dion…).

Il y a eu de nombreux appels téléphoniques à ma mère où je disais vouloir quitter, faire mes valises et revenir à la maison. J’aimais ma job, je l’adorais, c’était une chance pour moi. Mais je m’ennuyais de Québec, ma ville, mon coin et j’avais l’impression d’y avoir laissé une partie de moi. Du coup, j’ai découvert que j’étais une fille de ville, malgré ce que je croyais.

On peut sortir la fille de la ville, mais on ne peut pas sortir la ville de la fille!

Maiiiiis, j’aime la tranquillité de la région, la proximité de tous les services, la nature et le plein air à profusion, sans oublier le crabe et les crevettes de la Côte-Nord (c’est pas un secret!). Je profite de ce qu’il y a ici et j’explore les environs pour y découvrir des endroits magnifiques. Mais au fond de moi, j’appartiens toujours à mon patelin qu’est Québec.

région québec


Est-ce que je regrette d’être partie en région?

Non, au contraire!

Mon professeur m’avait dit que j’allais être fière et que j’allais avoir une expérience de plus à raconter et à vivre. Il avait raison. Bien que j’ai hâte de me rapprocher de Québec, je sais que je vais continuer de me promener de région en région pour les prochaines années. Il y a tant à découvrir au Québec, de si belles régions.

Et à toutes celles qui n’osent pas partir en région, sachez que oui, c’est difficile de sortir de sa zone de confort, mais souvent, ce que l’on cherche et ce qu’on va le plus apprécier se trouve justement hors de cette zone.

J’aimerais prendre 2 secondes pour remercier tous ceux qui m’ont donné la force de rester quand j’était complètement désemparée!