Belle-mère de deux mini-ados : comment vais-je y arriver?

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Photo : raisingchildren.net

J‘en suis à la fin de mes vacances. Première journée seule, à écouter le silence de ma chambre. Plus je vieillis, moins je suis capable de dormir le matin, peu importe l’heure à laquelle je me couche le soir.

Ce sont probablement les joies de la mi-trentaine!

Même mon chat m’en veut d’être partie si longtemps… S’il pouvait me rentrer dans le corps en ronronnant et en me piétinant, il le ferait!

Bref, j’en suis à la fin de mes vacances et je me sens encore fatiguée.

Quand t’es travailleur autonome, tu travailles en fou les 2 semaines avant de partir, pis quand tu reviens, t’es dans le jus les 2 semaines suivantes…


Le voyage

Mon chum et moi, on est hyperactifs en vacances. Du genre: pas-capable-de-rester-chez-nous-à-rien-faire. On a besoin de décrocher du quotidien et de s’éloigner des tâches de la maison.

Alors on part, pas le choix!

Wildwood la première semaine avec les kids et notre couple d’amis avec leurs filles. Toujours très agréable comme voyage, on a du fun, les enfants s’entendent bien et on est sur la même longueur d’onde pour le planning du voyage.

Mais moi, cette année, je me sens exténuée. Je ne me reconnais pas. Je me couche tôt, j’ai de la difficulté à me réveiller et je suis dans « ma semaine de la croix rouge »… Je sais, mais quand même! Je suis pas mal plus chialeuse que d’habitude.


La charge mentale

T’sais, cette fameuse « charge mentale » dont les femmes parlent tout le temps, bien oui, c’est moi qui l’ai. Il faut penser à tout, parce que les papas, eux, ne s’en font pas trop avec ça!

Préparer les sandwichs et les collations pour la plage, la crème solaire parce qu’il fait 40 dehors et s’assurer que tout le monde a déjeuné.

Bien sûr, la 10 ans n’a pas faim parce qu’elle vient juste de se lever et le 13 ans bougonne en demandant à quoi ça sert de se brosser les dents…

Au retour de la plage, il faut ramasser le bordel parce qu’on dirait qu’une tornade est passée dans la chambre du motel, vérifier si personne a laissé son maillot de bain mouillé sur le tapis de la chambre, secouer et étendre les serviettes pleines de sable, penser à ce qu’on va faire pour souper, tout en préparant des collations parce que les enfants sont affamés! Etc. Etc. Etc.

Et cette question qui tourne sans cesse dans ma tête:

« Comment vais-je faire pour passer à travers l’adolescence?! »


Vilaine belle-mère

Des mini-ados, c’est intelligent. Encore plus quand leurs parents sont séparés. Ça sait comment obtenir ce qu’ils veulent et jouer avec les sentiments. J’appelle ça de la manipulation involontaire.

Comme je n’ai pas le même lien d’attachement au niveau du nombril, c’est sûr que je vois plus clair dans leur jeu! Ils commencent aussi à prendre position, à exprimer leurs opinions, à s’opposer aux règles (encore plus les miennes!), à « rouspetter ».

Mais je ne suis pas leur mère… et je le sais. Alors je finis par me taire.

Oui je trouve ça plus difficile qu’avant. J’ai moins de patience, surtout quand je suis plus fatiguée. J’ai été élevée plus sévèrement, à respecter les personnes en position d’autorité. Ça reste que ça fait partie de mes valeurs aujourd’hui et c’est une bonne chose (je pense?).

C’est moi ou les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus de respect pour leurs parents, professeurs ou employeurs?

Peut-être que je me mêle trop de leurs vies. Mon chum me dit souvent que je suis trop sévère. Moi, je lui dis qu’il ne l’est pas assez. Je croyais qu’on se complétait bien là-dedans, mais j’ai réalisé que plus le temps passe, plus ça change.

Alors, j’ai décidé de faire un travail d’introspection sur moi-même. J’ai adopté le « lâcher-prise ». Ok, ce n’est pas facile pour moi qui suis habituée de toujours ajouter mon grain de sel sur tout. Mais, ça m’a aidée à me sentir mieux.

J’ai arrêté de prendre des décisions pour eux, d’intervenir dans les chicanes entre les 2 ados, de m’éloigner et de prendre quelques respirations s’ils devenaient trop turbulents à mes yeux, parce que de toute façon, quand j’interviens, ils continuent quand même et ça devient moi la méchante.

Je me sens essoufflée de toujours vouloir tout contrôler et de vouloir que tout soit parfait.

d’ailleurs, C’est probablement un de mes plus gros défauts… et Je l’assume!

Ils me font parfois sentir comme si j’étais la vilaine belle-mère dans Cendrillon et ce n’est pas vraiment le rôle que j’ai envie de jouer. Je trouve ça important, moi, qu’à leurs âges ils s’enlèvent les doigts d’dans le nez et qu’ils participent aux tâches ménagères, qu’ils prennent soin de leurs corps, etc.

Mais ça, c’est moi, c’est mon idéal. Ça ne peut pas toujours aller comme je veux. J’ai pris la sage décision de laisser cette job-là à leur père et à leur mère.


Partir en amoureux

Bref, après Wildwood, on est parti en amoureux. Parce que ça me prend ça, c’est obligatoire! Comme des vacances pour se reposer de nos vacances. On s’est lancé dans le Tour du Lac-Saint-Jean. Ça fait du bien de se retrouver avec rien à gérer et de ne pas savoir où on va. Ne pas avoir de planning.

Camping, paysages québécois, découverte de produits du terroir, bons vins, route des bières, fromageries… rien de mieux pour se ressourcer!

Bref, ça m’a vraiment fait du bien.

Je commence à sentir ma fatigue diminuer, ma mauvaise humeur s’atténuer et mes facteurs irritants s’estomper

C’est là qu’on se rend compte que les vacances, c’est bien important. S’écouter aussi. C’est bientôt la rentrée scolaire, la routine qui reprendra. Je pense que toutes les mamans ont bien hâte de reprendre le beat malgré tout! Les enfants aussi, j’en suis certaine. Mais eux, ils ne le savent juste pas!

Et vous, comment faites-vous pour passer au travers de l’adolescence de vos enfants?