3 règles d’or pour la cueillette sauvage au Québec

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Nico Benedickt - Unsplash
Nico Benedickt - Unsplash

Comme plusieurs passionnés de la nature, j’ai décidé de me lancer dans la découverte des produits comestibles que nous offrent nos belles forêts. C’est comme devenu une mode, étant donné qu’on peut difficilement voyager à l’extérieur…

Alors, on en profite pour redécouvrir ce que notre chez-nous a à nous offrir !

On voit donc apparaître, sur les groupes de cueilleurs amateurs, une multitude de nouveaux adeptes… dont moi, qui s’intéresse depuis plusieurs mois à la nature et à ses surprises. Mais, je m’y attarde plus sérieusement dernièrement. C’est plutôt fascinant de voir tout ce que l’on a à porter de main !

Bon, évidemment, attends-toi pas à ramasser des bananes entre deux sapins pendant ta randonnée, ni à trouver des asperges qui poussent freestyle dans un boisé du centre-ville…

On connait déjà très bien la cueillette de petits fruits sauvages, comme les bleuets, fraises, framboises… celle des pommes et des poires… ou encore des courges et des citrouilles. Mais, il y a tellement plus !

Bien que je suis très débutante en la matière, j’ai envie de te partager quelques trucs 101 pour bien t’initier à cet univers. J’espère ainsi t’éviter quelques faux pas. Été comme hiver, la nature est abondante au Québec, mais il y a des choses à savoir pour ne pas finir à l’hôpital et pour préserver la nature.


Règle n.1 : Avant de consommer, je m’informerai

Je qualifie ce point de fléau, malheureusement. Souvent, on s’emballe trop vite en découvrant un petit fruit ou un champignon sauvage, on le cueille et, en faisant quelques recherches, on PENSE qu’il est comestible. La règle d’or est d’être certain à 100% que c’est bon à la consommation ! C’est triste, mais vaut mieux jeter que de finir à l’hôpital… ou sur le bol, à se vider des deux bords. Récemment, j’ai cueilli des champignons qui me semblaient propres à la consommation… mais j’hésitais. Je n’ai donc pris aucune chance et j’ai mis le tout au compost.

De plus, certains aliments ont aussi des spécifications par rapport à leur comestibilité. Par exemple, le coprin noir d’encre ne doit pas être consommé avec de l’alcool, même qu’il faut éviter l’alcool les jours avant et après. D’autres n’ont seulement qu’une partie de comestible (l’autre étant toxique), ou encore, certains aliments – comme la tête de violon et la morille – doivent être cuits pour éliminer les toxines. De là l’importance de bien s’informer!


Règle n.2 : La sorte d’aliment je connaîtrai

Bon, cette règle vient avec la première et aurait pratiquement dû passer en premier. Sur les groupes de cueilleurs, plusieurs débutants publient une photo de leurs trouvailles et demandent si c’est comestible. Quant à moi, tu devrais aller à l’épicerie directement plutôt que d’aller en forêt. L’intérêt de faire de la cueillette sauvage est de découvrir la nature qui nous entoure… pas juste de la manger!

Alors avant de demander tout de go si c’est comestible, je t’invite fooooortement à te renseigner davantage sur ta trouvaille. Qu’est-ce que c’est ? Comment c’est fait ? Dans quel environnement l’as-tu trouvé ? Est-ce commun ou rare ? Je te jure, ça rend l’expérience encore plus enrichissante ! Parce que si tu ne t’intéresses qu’à ce qui se mange, ta balade en forêt risque d’être longue alors qu’il y a tant à découvrir.


Règle n.3 : En petite quantité je cueillerai

Tu viens de découvrir une talle d’ail des bois et tu t’emportes ! Tu ramasses tout ce que tu vois et repars satisfaite de ta cueillette massive. Oui, massive… et destructive. Je prends l’exemple de l’ail des bois, puisque c’est une espèce protégée, vu le temps qu’il prend à pousser. Ça peut aller à des années si la talle complète est détruite par la cueillette. C’est pourquoi on doit limiter la quantité qu’on récolte. C’est pareil pour la grande majorité de ce qu’on retrouve dans la nature.

Le meilleur conseil est de ne récolter que 20% pour permettre à la nature de se régénérer l’année suivante.

Ce n’est pas toutes les plantes qui sont comme le pissenlit ! Cette règle s’applique à tout, sauf les champignons notamment, puisque le mycélium est présent sous la terre (ou l’arbre) et la cueillette ne l’affectera pas. Je n’ai pas les explications détaillées, mais tu peux comprendre que, pour les champignons, tu peux t’en permettre un peu plus sans nuire à la nature.


Voilà, ça résume les trois règles d’or pour débutants en cueillette sauvage.

Je t’invite à rejoindre les nombreux groupes Facebook de passionnés, qui pourront t’aider lorsque tu pars à l’aventure. Ou encore, en consultant les pages, tu peux y trouver une tonne d’informations partagées par des pros sur le sujet, consulter des livres sur les forêts du Québec, etc. Tu peux aussi suivre des formations avec des gens qualifiés.

Mais attention, même si des membres du groupe te disent qu’un aliment cueilli est comestible ou selon tel ou tel livre tu crois que… tu as l’entière responsabilité de choisir si tu le manges ou pas!

C’est toujours un risque à prendre, mais lorsqu’on est bien renseigné et sûr à 100%, why not !


Bonus : Quoi cueillir et quand?

Pour satisfaire ta curiosité, voici quoi cueillir en saison, selon le livre Cuisine Sauvage de Simon-Pierre S. Murdock. À noter que, malgré la spécification par saison, tout dépend de la région puisqu’évidemment, il fera plus chaud plus tôt à Gatineau qu’à Sept-Îles, mettons!

  • Printemps: Morille, tête de violon, fraises des champs, baie de genévrier, sirop de bouleau…
  • Été: Ail des bois, chanterelles, boutons de marguerite, thé du labrador, pissenlit, jeunes pousses de sapin…
  • Automne: Sumac, mélilot, chaga, bleuet sauvage, chanterelle en tube, matsutaké, églantier…
  • Hiver: Poivre des dunes, bolet, pleurotes, shiitake, aiguilles de mélèze, cèdre, trompette de la mort…

Sur ce, bonne cueillette !