Mon combat contre la dépression… 10 ans plus tard!

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Photo: Tiago Bandeira, Unsplash

Je me suis toujours demandé si on avait tous, un jour ou l’autre, ce besoin de quête de soi. Celui de savoir qui on est à part entière…

Plus jeune, je me rappelle avoir été une petite fille angoissée, voire même parfois terrorisée par tout et par rien. J’étais pourtant une enfant modèle, souriante, responsable, disciplinée et ordonnée. J’étais aimée par ma famille, mes amies et mes professeurs.

Bref, j’avais une vie très normale pour un enfant de mon âge.

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Photo: Karim Manjra, Unsplash

Ensuite, j’ai vécu mes années de secondaire avec le plus grand bonheur. J’ai rencontré des amies extraordinaires que je vois encore, et ce, même après 20 ans. J’ai vécu mes premiers « french kiss », ma première peine d’amour, mes premières expériences d’adolescente et de femme.

Mais, c’est à l’âge de 24 ans que j’ai senti ma vie basculer.

Je venais tout juste de terminer mon baccalauréat en administration des affaires. Comme je n’avais pas cette facilité naturelle à l’école, j’ai bûché durant trois ans, mais j’étais très fière d’avoir persévéré et d’avoir réussi cette étape importante qui m’amenait directement vers ma vie d’adulte.

Malheureusement tout ne s’est pas passé comme je l’avais prévu. Un jour la vie m’a rattrapée et j’ai frappé un mur…

Celui de la dépression

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Photo: Andrew Neel, Unsplash

Insomnie et médication

Je me suis mise à faire de l’insomnie, parce que j’avais un travail que je n’aimais pas et qui me causait beaucoup de stress. J’avais une pression énorme de la part de mes patrons (et de moi-même!) pour performer et atteindre mes objectifs. Je ne dormais plus du tout, alors je commençais à perdre le contrôle de ma tête et de mon corps.

C’est la chose la plus terrifiante que je n’ai jamais vécue.

J’avais l’impression de tomber dans un trou noir et d’être incapable de m’en sortir. J’ai quitté mon emploi en pensant régler le problème, mais le mal était fait. Je ne pouvais retourner à la case départ.

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Photo: Ian Espinosa, Unsplash

Je suis donc allée voir un médecin et le verdict est tombé :

Si je voulais reprendre du mieux, je devais prendre des antidépresseurs.

Comme j’avais vécu toute ma vie dans la peur d’être confrontée à la médication, à cause du bagage héréditaire de bipolarité dans ma famille, je refusais de les prendre. Ma mère tentait de m’y convaincre simplement pour que je puisse redevenir bien avec moi-même. Mais, à mes yeux, j’étais devenue un zombie qui ne faisait qu’essayer de survivre en étant incapable de dormir ou d’arrêter mon cerveau de rouler à 100 km/heure.

Les idées noires m’envahissaient sans arrêt

Peu importe où j’étais et avec qui j’étais, je ne me sentais jamais bien. J’étais emprisonnée dans mon propre corps et je me détestais.


10 ans plus tard

Cette première épreuve est arrivée il y a 10 ans déjà et je commence seulement à comprendre, mais surtout à accepter, que ça me soit arrivé.

Je peux dire aujourd’hui que j’ai choisi la vie et que j’y ai repris goût.

Photo: Drop the label movement, Unsplash

Cette épreuve m’a obligée à me pardonner et à être résiliente envers moi-même.

J’ai fait trois tentatives de suicide, qui ont évidemment échoué si je suis en train d’écrire ces mots. Mais, je ne sais pas combien de fois je me suis couchée en ne souhaitant jamais me réveiller…

Non pas parce que je n’aimais pas la vie, mais parce que j’étais…

  • tannée de souffrir,
  • tannée d’être seule le soir quand je me couchais dans mon lit,
  • tannée de voir ces 50 livres en plus qui font que, parfois, je me dégoûte.

J’essaie tous les jours de changer les pensées négatives qui me traversent et de me donner une chance de m’aimer et d’être aimé.

J’essaie d’arrêter de me comparer aux autres et d’apprécier plutôt toutes les belles choses qui font partie de ma vie.

J’essaie de prendre du temps avec les gens qui croisent mon chemin et qui font une réelle différence.

Dans le monde superficiel dans lequel on vit, les gens se perdent eux-mêmes à vouloir entrer dans un certain standard de vie ou de beauté. Mais, il n’y a rien de plus beau que d’être unique et d’accepter ses différences.

Pourquoi vouloir ressembler à tout le monde ou avoir tant besoin d’attention?

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Photo: rawpixel, Unsplash

Cette quête de popularité est tellement malsaine et perturbante pour les femmes, et même les hommes et les enfants, qui voient tous les jours des modèles de perfection… Mais cette perfection n’existe pas! Elle est faussée par les images que l’on voit et qui sont souvent très loin de la réalité.


L’important

L’important, au fond, c’est d’être beau en dedans avant de l’être en dehors. Et malheureusement, beaucoup de gens priorisent le physique au détriment du mental et de l’âme.

Au fond, cette étape de vie m’a fait comprendre bien des choses, qui font de moi une meilleure personne aujourd’hui. Je peux enfin dire que je commence à me connaître avec mes qualités et mes défauts. Ce long cheminement est l’histoire d’une vie, mais c’est surtout le plus beau cadeau que je me suis fait…

Et j’en suis extrêmement fière.