9 [titre provisoire] : une pièce drôle et touchante, mais…

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Photo: Valérie Remise

Cinq acteurs. Quarante heures de discussion. Retranscrire l’ensemble des conversations pour ensuite écrire une pièce de théâtre. C’est encore une fois le défi que s’est lancé Mani Soleymanlou avec sa pièce 9 [titre provisoire], qui ouvre la cinquantième saison du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Ce processus de création, le metteur en scène l’avait déjà mis en pratique avec 8 l’an dernier. Les acteurs – Marc Messier, Pierre Lebeau, Henri Chassé, Mireille Métellus et Monique Spaziani – récitent donc leurs propres mots.

Réunis aux funérailles d’un ami dont les mémoires contiennent une pièce de théâtre, ils joueront cette pièce dont ils sont les héros. Une pièce dans une pièce.

Pour la première fois, Mani Soleymanlou s’entoure d’acteurs d’une autre génération que la sienne pour cette démarche : les baby-boomers. On y parle de vieillesse, de la mort, du passé. De la Révolution tranquille, en passant par le FLQ et par Jean-Claude Duvalier, ancien président d’Haïti, les acteurs se remémorent les moments forts qui ont marqué leur vie.


Drôle et touchant, mais…

Photo: Valérie Remise

Bien que l’on touche à des sujets parfois profonds, le comique n’est jamais bien loin. Face au public, Marc Messier se lance dans l’histoire de lui et de son… égo. Comment celui-ci a grossi rapidement, comment il a dû le remettre à sa place à un certain moment. Un monologue absurde où il s’extasie que ses dents poussent dans sa bouche et non ailleurs sur son corps nous plonge dans un grand éclat de rire.

Quelques mentions à ses rôles antérieurs dans Broue et dans Hubert et Fanny sont également dignes de mention.

Pierre Lebeau, grincheux et en colère, s’en prend à la rectitude politique. Les noms d’un ancien animateur déchu et d’un chef de parti ont provoqué l’hilarité générale de la salle.

Mais la pièce d’une heure cinquante ne parvient pas à maintenir ce rythme.

Entre les éclats de rire et les moments plus sobres, des anecdotes moins savoureuses et un fil conducteur qu’on a peine à suivre nous coupent dans notre élan.

Mais, il ne faut pas bouder son plaisir pour autant. Les acteurs jouent tous avec justesse et l’ensemble de la pièce vous fera sourire. Et ce, que vous soyez un baby-boomer ou pas.

9 [titre provisoire] est présentée jusqu’au 20 octobre, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui