Ça y est, je l’ai fait! J’ai prononcé la phrase fatidique « Tu es comme ton père » à mon ado qui m’a carrément manqué de respect.
Oh que oui!
Vous saviez qu’un ado peut manquer de respect à son parent? Moi, j’étais encore dans l’aveuglement volontaire. #arriveenvillelamère!
Cette manière si arrogante de me répondre m’a tout simplement rappelé les derniers mois de vie commune avec son paternel et les souvenirs malsains qui en découlent, comme bien des couples qui se séparent. Des souvenirs lourds à porter, que j’ai enfouis dans un tiroir au fin fond de moi et qui viennent tout juste de resurgir.
Le tiroir s’est ouvert d’un coup sec et la poussière a levé… à cause d’une phrase d’ado mal placée! Et dans ma tête, à travers la tempête d’émotions inconnues, s’est pointé un« t’es pareil comme lui »… et je l’ai dit!
Ouvrir le mauvais tiroir!
Oui, tu me fais penser à ton père, mais ce n’est pas volontaire de ta part et ce n’est pas mal non plus. Ma réponse à ton arrogance d’ado ne t’appartient pas, elle est le résultat de mes regrets face à cette histoire d’adulte.
Cette réflexion mature a cependant foutu le camp face à ton regard qui m’a rappelé mes échanges tumultueux (je reste polie) avec ton paternel!
Tu n’as pas voulu ouvrir ce tiroir, tu n’en connais même pas l’existence
Tu te prends pour un adulte depuis quelques mois et tu te sers donc des modèles qui t’entourent… J’en fais partie, ton père aussi.
Je dois donc apprendre à me contenir et à garder certains tiroirs fermés, car tu comprends bien des choses maintenant… à l’aube de tes 15 ans.
Je ne peux même plus parler en anglais avec mon interlocuteur pour protéger tes oreilles chastes de certains sujets… tu comprends l’anglais! #vivenetflix
Fais ce que je dis… mais pas ce que je fais!
Je sais qu’il ne faut jamais dire à un enfant qu’il nous rappelle notre ex. Mais, je sais aussi qu’il ne faut pas s’exposer au soleil sans protection, qu’il ne faut pas manger de McDonald, qu’il ne faut pas conduire en textant… et je le fais quand même, parfois! Parce que j’ai oublié ma crème, parce qu’il n’y a pas d’autres restaurants sur la route et les enfants crient famine, parce que je suis pressée…
Eh bien là, c’est parce que j’ai perdu pied!
Je me suis permis de dire, sans filtre, la première chose qui me passait par la tête. La première émotion, je n’ai pu la retenir, même pas devant toi, mon cher fils.
Mère indigne? Non, mère normale. Bien… je le crois!
Mais tu me fais souvent penser à ton père et ce n’est pas une mauvaise chose. Pas autant que tu ne le crois en ce moment. Malgré ce que tu peux imaginer, là, depuis notre querelle, tu es aussi ce qu’il y a de très beau en lui.
Tu es formé de ce qui nous a unis, lui et moi, de ce qui nous a poussés à s’aimer et à faire le choix de ton arrivée. Mais, tu es aussi formé de ce qui nous a séparés, ce qui nous a poussés vers deux routes très différentes.
Cette dualité, tu l’as à l’intérieur de toi, tu l’auras toujours et, jusqu’à présent, elle fait de toi un être extraordinaire, unique et… sensible.
Excuse mon erreur
Je ne prononcerai plus jamais cette réplique assassine pour un enfant. Je la connais, je l’ai entendu à quelques reprises lorsque j’étais petite et je sais qu’elle fait mal! Excuse mon erreur, j’apprivoise encore la transition entre l’enfant et l’ado que tu deviens.
Arrête de pleurer, maintenant… tu me fais penser à moi!