Tinder ou dire adieu à sa vie privée

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Je l’avoue, je ne suis jamais allée à Walt Disney World et sérieusement, ça manque à ma culture. Du moins, c’est ce que j’ai longtemps cru, lorsque j’étais enfant et que tous mes copains/copines avaient la chance d’y aller… sauf moi!

Aujourd’hui, je vis un peu la même chose, mais avec Tinder!

J’ai été célibataire pendant 7 ans (!) avant de rencontrer mon amoureux, mais il fallait que ce soit avant l’arrivée de Tinder, bien sûr… Monde cruel! Non mais, j’en aurais eu du plaisir à « swiper » à gauche (et à droite de temps en temps) les photos des garçons qui défilent sur mon écran.

Quel jeu amusant!

Et si tu as un « match », tu peux même commencer une conversation insipide sur-le-champ, en tentant d’embellir légèrement (lire beaucoup!) la réalité. Bref, emprunter la personnalité de cette fille que tu as toujours voulu être pour espérer en mettre plein la vue à ton prince charmant, qui utilise probablement le même stratagème que toi. Mais bon…

Tout ça pour dire que la grande amatrice de jeux que je suis aurait aimé participer à cette joute qui comporte son lot de mauvaises expériences (oh les histoires de premières dates ratées que j’ai en tête…), mais qui a également fait naître plusieurs belles histoires d’amour.

En fait, le but de ce papier n’est pas de faire le procès de cette application, mais bien d’en questionner le droit à la vie privée. (Merci Pascale Gauthier pour la bonne piste!)

En secret, svp!

Avouons-le, même si les sites de rencontre sont de plus en plus populaires (d’ailleurs, c’est comme ça que j’ai rencontré mon amoureux), on n’a pas le réflexe de le crier sur tous les toits.

C’est déjà un tour de force de se résigner à s’inscrire à un de ces sites, que tu n’as pas envie de te faire poser mille et une questions par tes amis, tes collègues et ta parenté sur la tournure de ta dernière date…

De ce fait, quand un média web d’envergure comme Narcity décide de publier un article sur « Les 20 gars les plus chauds sur Tinder à Montréal cette semaine », en incluant une capture d’écran du profil de chacun, dont sa photo, son âge et son nom… j’en viens à me poser quelques questions.

Même si, dans ce cas, on stipule clairement que ces hommes sont de bons partis, je crains que la rédactrice ait demandé la permission de chacun avant d’utiliser son profil… Ainsi, contre leur gré, ces « hommes chauds » sont maintenant exposés au vu et au su de tous.

Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres… Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’aurais été en rogne!

En fait, je sais qu’il s’agit d’un risque auquel tout un chacun fait face en s’inscrivant à de tels applications/sites de rencontre – qui sont publics –, mais ma question est : qu’en est-il de la vie privée? Jusqu’où est-il raisonnable/éthique d’aller lorsqu’on est un média influent? A-t-on la permission d’« utiliser » les gens de la sorte? J’en doute…

Et vous, qu’en pensez-vous?