Du plus loin que je me souvienne, j’ai été une enfant ordinaire : enjouée, mais sans aucune différence apparente. Ensuite, je suis devenue une adolescente dynamique, souriante et passionnée.
J’avais cette facilité d’adaptation à chaque environnement. Mais, malgré toute ma « normalité », j’ai dû combattre certains démons.
Le mien s’appelait l’automutilation
À l’époque, j’avais l’impression qu’en m’infligeant ceci, je faisais sortir mes problèmes et ma peine. Qu’après l’acte, je sentirais un poids de moins sur mes épaules.
J’avais honte, mais pas assez pour arrêter…
Détrompez-vous, je n’ai jamais voulu m’enlever la vie. Au contraire, je voulais vivre et ressentir quelque chose de vrai, de fort.
En vieillissant…
Avec la vieillesse vient la sagesse, il paraît. Pour moi, ce fut véridique. J’ai affronté le monde adulte en étant forte et bien dans ma peau. Sûre de moi, je n’avais aucune peur de rechuter.
Mais j’aurais dû y penser : ce combat, je vais le mener toute ma vie!
Après huit ans de bienveillance, j’ai perdu suffisamment le contrôle de ma vie pour toucher le fond du baril. J’ai combattu, à plusieurs reprises, mais voilà le petit problème de trop qui me dit :
Me semble que ça t’apaiserait…
au final, je suis pas mal moins forte que je le pensais!!!
En tant qu’adulte, ça ne m’a pas apporté la libération que je recherchais. J’ai donc encore plus honte qu’à l’époque. Je me pensais tellement plus forte.
Ma leçon…
Mais, je dois en tirer une leçon, la meilleure leçon de ma vie. Je dois prendre la peine de travailler sur moi continuellement, d’apprendre à lâcher prise et d’accepter l’inconnu.
Cependant, je ne prendrai plus jamais ma force pour acquise. Même si je prie pour éviter la rechute, je ne pourrai jamais promettre de ne plus récidiver.
Je garde donc cette inquiétude (et mes cicatrices)… pour la vie!