Depuis jeudi, et ce jusqu’au 20 août, vous pouvez voir la nouvelle collaboration entre le Théâtre du Nouveau Monde et le festival Juste pour Rire: la pièce de théâtre Roméo et Juliette.
Après avoir mis en scène Cyrano de Bergerac à l’été 2014 et Les Trois Mousquetaires l’an passé, voilà que Serge Denoncourt récidive en revisitant cette fois-ci ce classique anglais.
L’achat de billets (plus dispendieux que pour toute autre pièce de la saison régulière) en vaut-il la peine? Voici ce que j’en ai pensé…
Un amour impossible, voilà ce dont il est question, pendant 2h40, dans cette pièce de Shakespeare. Parce que Roméo est un Montaigu et que Juliette et une Capulet, leur union est interdite. Ces deux familles de Vérone se détestent depuis belle lurette.
Denoncourt a choisi de placer cette histoire en Italie, lors de la montée du fascisme. Les images projetées au début et les quelques mots italiens échangés sont les seuls indices de ce changement d’époque et de lieu, mais peu nous importe, l’histoire restant la même.
Si les deux précédentes pièces d’été nous avaient fascinés par les déguisements d’époque, ici, nous sommes plutôt dans la sobriété.
Les décors, également, sont plutôt simples. Un genre de restaurant/café, la chambre de Juliette et un mur qui descend de façon oblique. Voilà les trois principaux lieux de la pièce.
Ce mur, justement, mis en pente, nous donne une des plus belles scènes: Juliette, à la fenêtre de sa chambre (ce que le spectateur devine, puisqu’il n’y a qu’un mur comme décor), après avoir vu Roméo pour la première fois, déclare son amour dans la nuit. Roméo, étant là par hasard, écoute et surgit de la pénombre. Il grimpe sur le mur, descend, remonte, redescend, et ce, de nombreuses fois, créant un effet… comique.
Si je devais vous donner une seule raison d’aller voir cette pièce, je vous dirais deux mots :
1- Benoît 2- McGinnis
Pour ceux qui vont régulièrement au théâtre, ce nom ne doit pas vous être étranger (Les Trois Mousquetaires, Being at home with Claude…). Pour les autres, l’acteur a joué dans 30 vies, Trauma et Aveux, entre autres.
McGinnis tient le rôle de Mercutio, l’ami de Roméo. Que ce soit en robe ou au combat, il interprète brillamment et sa mort, juste avant l’entracte, nous attriste, parce qu’il a clairement volé la vedette et que sa présence nous manquera en seconde partie.
Autre performance à souligner, celle qui incarne la nourrice de Juliette, Debbie Lynch-White, mieux connue du public pour son rôle de Nancy Prévost dans Unité 9. Son rire est contagieux, sa présence allège la lourde atmosphère qui pèse sur les deux protagonistes.
Marianne Fortier, alias Juliette, tient ici son premier rôle au théâtre. Une première fois sur les planches, dans une pièce de Denoncourt, avec un rôle d’une telle envergure: c’était tout un défi à relever.
Si, à quelques reprises, on a vu l’actrice hésiter, l’ensemble de sa performance reste d’un bon calibre. La scène de la fin, notamment, lorsque Roméo et Juliette se suicident, est une des plus poignantes de la pièce.
Alors oui, bien que la durée de la pièce puisse vous faire peur et que les billets soient plutôt chers, cette énième mise en scène de Serge Denoncourt vaut le détour!
Il reste encore des billets, même si ceux-ci se font de plus en plus rares… Bien que les places restantes ne soient pas près de la scène, vous verrez bien, même en arrière (j’en atteste)!