Le jeudi 26 mai se tenait la première de Rêve, des Grands Ballets canadiens, à la Place des Arts. Si vous en avez déjà entendu parler, vous n’êtes pas fous : le ballet a en effet déjà été présenté à Montréal il y a trois ans et revient de nouveau après le succès qu’il avait rencontré.
Jusqu’au 4 juin, vous pourrez donc assister à cette production de 85 minutes qui met en vedette une trentaine de danseurs.
Ce ballet est très contemporain, au point où il est parfois difficile de comprendre ce qu’il se passe réellement. Mais est-ce peut-être là l’intention du créateur?
Parfois, il faut savoir lâcher prise et se laisser bercer par ce qui se projette devant nos yeux, sans chercher plus loin
Si vous êtes comme moi et avez un esprit plus cartésien, vous irez lire le synopsis, afin de savoir un peu à quoi vous attendre.
L’avant-scène est occupée par deux danseurs : la rêveuse et un homme qui semble incarner l’ombre de ses émotions. Les rêves de cette femme, plus farfelus les uns que les autres, sont représentés dans un second espace scénique, qui englobe le reste de la scène. Enfin, des images de toutes sortes sont également projetées, principalement des images du peintre René Magritte, qui joue un rôle-clé dans le processus de création de l’auteur.
Ne cherchez pas dans Rêve une histoire linéaire : comme dans vos propres rêves, il n’y en a pas. Vous apercevrez un danseur avec un plateau de pommes vertes, suivi d’un autre avec une plante, puis, diverses images projetées tel un chat, une grand-mère avec un nouveau-né ou encore des gens à table mangeant du poisson.
L’auteur de ce ballet s’est beaucoup inspiré du peintre dans sa façon de mettre en scène des objets de la vie quotidienne… dans une situation inhabituelle.
« Le rêve est parfait pour mon travail. Je suis libre, je peux créer des situations qu’on ne comprend pas forcément. Je ne raconte pas d’histoire. Un rêve est plus ouvert, il n’y a pas de fil conducteur à suivre. »
– Stépane Thoss, La Presse
Cette production n’est donc pas à portée de tous : pour une première expérience, je vous conseillerais peut-être davantage un ballet avec une histoire qu’il est aisé de comprendre.
Les Grands Ballets canadiens ont d’ailleurs plusieurs productions intéressantes à venir : Roméo et Juliette en octobre prochain, Casse-Noisette en décembre, Le lac des Cygnes en février ou encore Le Mariage de Figaro en avril. Ce sont des pièces dont on connait déjà l’histoire et qui ne dérouteront pas le spectateur par leur manque de linéarité.
Toutefois, pour ceux qui n’en sont pas à leur première expérience, Rêve saura vous captiver par son côté éclaté, par sa musique – qui passe soudainement du classique à une chanson populaire – et par la synchronisation de trente danseurs sur une même scène.
Si vous ne vous êtes pas encore procurés de billets, dépêchez-vous : cette production ne compte que six représentations au total. Et si vous êtes de celles qui ne sont jamais allées au ballet et qui préfèrent y aller avec une valeur sûre, consultez la programmation 2016-2017, je suis certaine que vous trouverez de quoi vous satisfaire!