Marginal (e). Adj.
Définition :
- Qui est écrit en marge, dans la marge : notes marginales.
- Qui a une valeur, un rôle accessoire, secondaire : jouer un rôle marginal.
- Qui se situe en marge de la société : un métier marginal.
vous voyez, Dans aucun dictionnaire, ce mot n’est associé aux termes suivants : gais, lesbiennes, noirs, obèses, autochtones, handicapés, immigrants, enfants ou adultes.
Proférer la haine
Je ne comprends pas le besoin de certaines personnes influentes de devoir rabaisser une communauté pour donner plus de pouvoir à leur message. De provoquer pour être mieux entendu.
Nous avons tellement de mots, tellement de belles expressions dans la littérature française qu’avec un minimum de recherche et de gros bon sens, il est possible d’expliquer son point de vue sans blesser les autres.
Bref, se prononcer sans avoir à créer une polémique médiatique.
Mais des gens émettent encore des propos vulgaires et faussés envers la communauté LGBTQ+ et ont, semble-t-il, un malin plaisir à nourrir le peu de haine et de jugement mal fondé qu’il reste en 2019.
Retour dans le passé
Je comprends ce que vous avez voulu dire. Il est déplorable de constater que le portrait de la victime (j’écris portrait pour ne pas rabaisser les vrais opprimés, ceux qui n’ont rien demandé d’une situation ou d’une autre) est devenu un moyen de séduction pour attirer l’attention.
Nous le remarquons dans la priorisation d’un parcours particulièrement ardu pour pouvoir nous distinguer dans les nombreuses émissions d’ici.
Ces téléréalités mettent en avant-plan la reconstruction de vie après des événements difficiles.
Parallèlement, les Québécois ont majoritairement le cœur sur la main et nous avons tendance à nous amouracher des candidats de l’émission La Voix qui ont vécu un passé difficile, par exemple.
Est-ce mal? Non! Tout le monde mérite son heure de gloire.
Je suis aussi d’avis qu’il serait avantageux de sortir du cercle vicieux de ce qu’on peut caractériser comme du misérabilisme et évoluer dans un état d’esprit plus valorisant, certes. Mais pour pouvoir engendrer ce mouvement, les influenceurs de ce monde, les journalistes ayant le pouvoir d’être lus et écoutés par des milliers de Québécois, ne doivent pas s’appuyer sur la dévalorisation d’une communauté comme exemple.
il est tort de penser qu’à force de nous faire taper les doigts avec une règle, nous allons devenir une meilleure version de nous-mêmes, sans aucune séquelle d’un acte si humiliant…
Chacun son rôle
Comprenons d’abord le pourquoi du comment. Pourquoi de plus en plus de gens cherchent à sortir des normes sociales ?
Bon, définir concrètement ce qu’est une marginalisation dans l’ère de l’acceptation de soi et des autres : c’est bien relatif.
Relatif à une éducation, à une manière de penser ou encore à l’interprétation. Être rédacteur, c’est prendre la responsabilité du moyen de parole qu’il choisit pour défendre son opinion et avec la considération de ses lecteurs.
Être journaliste n’est pas un domaine où les paroles et/ou actions choquantes sont directement liées au succès d’un produit.
Être influenceur, c’est savoir dire et écrire des points de vue, des opinions divergentes, avec le pouvoir des mots et la logique du gros bon sens. Maintenant, cette personne doit définir son rôle dans la société et l’impact qu’auront ses propos. Si le but consiste à diviser les gens, alors soit.
Mais nous devons garder une certaine constance dans ce qu’on lance comme message. et par conséquent, ne pas contredire ses attentes.
L’effet papillon
Si vous dénoncez le mouvement de victimisation de la société et vous voulez provoquer un élan de conscience, ce n’est pas logique d’utiliser l’intimidation et les stéréotypes barbares pour faire passer son message.
Vous causez, en réalité, exactement le même courant que vous dénotez.
En incitant les gens visés par vos propos à s’indigner, justifier et doubler d’effort pour se faire accepter par des moyens de plus en plus marginaux (et là, c’est le bon terme), vous laissez l’impression qu’encore de nos jours, le simple fait de vivre ce que nous sommes dérange.
Plus vous stéréotypez une personne, plus celle-ci voudra prouver le contraire.
Vous leur donnez, en fait, toutes les meilleures raisons de se victimiser et de se marginaliser. C’est une roue qui tourne. Inlassablement.
La morale
En réalité, je me sens un peu mal à l’aise de répondre personnellement à un article écrit par un des journalistes les plus influents du Québec.
Cet homme a su se tailler une place de choix au travers différents médias, se faire une réputation qui lui donne un droit de parole direct sur des milliers de lecteurs et d’auditeurs, un individu intelligent, qui a amplement conscience des propos qu’il lance… et de la portée de ceux-ci.
Mais visiblement, votre article, aussi justifié qu’il puisse être, n’a pas été motivé avec les bons arguments, M. Martineau!
De plus, dire que les lecteurs qui vous ont interprété négativement sont cons n’est pas digne d’un journaliste de votre envergure. Je me permets de croire à l’erreur et j’ai la naïveté de penser que les gens sont bonté.
S’ils n’ont pas compris l’essence et le 2e degré de votre article, vous n’avez pas plus saisi la raison de leurs consternations… aussi évidente qu’elle soit.
Vous voyez, M. Martineau, nous pouvons aborder tous les sujets, mais il y a une façon de dire et d’écrire.
Je n’ai pas eu à utiliser d’insultes, de clichés ou de propos désobligeants, ou encore de vocabulaire complexe pour faire passer mon point de vue… et l’opinion de milliers de vos lecteurs.
Dans la simplicité, la construction et dans un langage populaire ne cherchant pas à épater la galerie, j’ai livré ma position sur votre article: L’amour du marginal.
La vraie question que vous pourriez vous poser, maintenant :
Quand saurons-nous faire passer nos messages par le moyen de propos constructifs et non dérisoires ?