Jamais je n’aurais pensé aimer autant un enfant qui n’est pas le mien…

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C‘était aux alentours de ma fête de 26 ans. Juin 2012. Je venais de me réveiller dans notre chambre d’hôtel à Montréal, là où mon amie et moi nous étions payé une petite escapade pour ma fête.

La belle-mère de ma meilleure amie, que je connais depuis l’âge de 12 ans, était au bout du fil, m’invitant à souper à la maison pour notre anniversaire (parce qu’en plus d’être liées d’amitié depuis si longtemps, on partage exactement la même date de fête). J’ai accepté (évidemment!) et…

ce souper a changé ma vie!


Si fière…

Quelques jours plus tôt, le 25 mai pour être plus précise, mon amie avait accouché d’un premier bébé. Un coup de vieux j’ai pris, mais j’étais si fière. Si fière d’elle. Si fière du couple qu’elle forme avec son copain depuis plus de 15 ans. Si fière de l’avoir vu s’épanouir avec ce bébé dans le ventre au rythme de ses 9 mois de grossesse. Et si heureuse de faire partie de sa famille.

Tous assis autour de la table, avec le nouveau-né de la famille, on s’apprêtait à recevoir le dessert. On a alors déposé un gâteau sur la table, devant moi. Ça m’a pris quelques secondes pour le voir et soudain… je me suis mise à pleurer.

Sur le gâteau était inscrit : « Voulez-vous être mon parrain et ma marraine ? » (le « futur parrain » était assis juste à côté de moi…)

Depuis ce jour, j’aime d’un amour pur et sincère un enfant qui n’est pas le mien…


C’est quoi une marraine?

Cette journée-là, on me confiait à moi, le rôle unique de marraine. Parce que t’en n’as pas deux marraines : t’en as une seule!

main-marraineJe n’ai jamais eu de véritable marraine, moi. Mes parents avaient donné ce titre à une amie de ma mère, qui n’était pas si proche, et avec le temps, elles se sont perdues de vue. Je me souviens, vers l’âge de 7 ans, à Pâques, avoir reçu par la poste une montre-jouet. Mais c’est tout…

Pour moi, ce rôle était donc nouveau et j’ai décidé de le relever à ma façon, au meilleur de mes capacités. Bien sûr, je savais que ce n’était pas pour la religion qu’on me donnait ce titre (je suis athée). Je me suis alors demandé:

c’est quoi être une marraine ?

Et, du meilleur de moi-même, depuis 4 ans maintenant, je m’efforce de relever ce défi, d’être là pour ce petit homme. Au fil des ans, je suis devenue (sans nul doute) une meilleure personne grâce à lui.

Bébé, j’aidais à changer les couches, à donner le biberon, à lui donner le bain et à le bercer. J’adorais le faire manger et ça ne m’a jamais dérangé qu’il me bave ou me régurgite dessus! Je suis vite tombée en amour avec mon petit Oli. J’adore regarder les (nombreuses) photos de lui, d’hier à aujourd’hui.


Pour moi, être marraine c’est…

  • Aller le voir le plus régulièrement possible, pour jouer avec lui.
  • Lui demander comment ça s’est passé à la garderie et l’écouter.
  • Essayer d’être aussi imaginative que lui dans nos jeux de tracteurs.
  • M’assoir à la table avec lui pour faire de la pâte à modeler pendant que maman prépare le souper.
  • L’emmener au restaurant en tête à tête.
  • Lui apprendre le partage, d’aimer dans la différence sans juger.
  • Dessiner des dinosaures (à sa demande)… et même si je ne suis pas très bonne, lui, il s’en fout !
  • Lui faire écouter le Roi Lion sur mon cellulaire, têtes collées (tsé, lui apprendre les classiques!).
  • Lui faire venir le VRAI spider-man pour sa fête !

Bref, de beaux moments de complicité que je ne voudrais échanger pour rien au monde !


Ma crainte…

À 4 ans, sa marraine, il l’aime et l’apprécie (enfin, je crois). Mais à 14 ans… qu’en sera-t-il?

On dit souvent qu’une marraine, c’est là pour gâter un enfant. Bon. OK. C’est vrai que je ne peux résister aux jouets Pat Patrouille ou aux t-shirts de Spider-man !

Mais pour moi, c’est tellement plus que ça!

On m’a aussi dit : si tu n’étais pas sa marraine, tu ne serais surement pas aussi souvent avec lui. Totalement faux. Sa mère et moi partageons 18 ans d’amitié, nous nous appelons chaque jour, deux fois par jour même, on soupe ensemble une à deux fois par semaine, en plus des nombreux weekends passés en famille à visiter le Québec.

Être marraine m’a encore plus rapprochée de cette famille et je ne peux être plus heureuse qu’en leur compagnie.


Tout partager

Carl Coghlan-Goyette/Kharles studio

Cet enfant, mon filleul, je le vois grandir depuis 4 ans : ses premiers pas, ses premiers mots, ses premiers mauvais coups

Depuis bientôt 2 ans, je le vois évoluer avec son petit frère. J’ai même partagé ses grippes!! Parce qu’il est tellement beau que je ne peux m’empêcher de lui coller un bec ou de le câliner, même quand il est grippé.

De jouer avec lui et d’entrer dans son monde imaginaire, c’est ce qui me rend le plus heureuse. Quand il me demande de jouer avec lui: impossible de résister.

De le voir s’émerveiller quand il découvre de nouvelles choses, c’est tellement enrichissant! Mon coeur fond quand il s’assoit sur moi et colle sa tête contre la mienne. Bref, j’ai très hâte d’offrir ce pur bonheur à une amie proche à mon tour, car…

jamais je N’AURAIs PENSÉ AIMÉ COMME ÇA UN ENFANT QUI N’EST PAS LE MIEN!