Depuis peu, je suis revenue habiter dans mon village natal et j’adore ça! Je trouve que chaque coin de pays possède ses petites caractéristiques, qui lui sont bien spécifiques.
Et à mes yeux, c’est souvent ce qui les rend si attachants!
Comme je me plais à observer mon environnement, j’avais envie de vous partager quelques faits cocasses sur mon petit village et ses habitants, situé en Abitibi-Témiscamingue.
Bonjour aux gens de Senneterre!
Les (fameux!) surnoms
C’est probablement une des premières choses que l’on remarque quand on se met à discuter avec les gens d’ici. TOUT LE MONDE a un surnom. Et je ne parle pas ici de surnoms comme Mel, Val ou Fred… Des exemples? Dentiste, Boudou, Beaver, Ti-Kit, Chinois, Coquin, L’ours, Jello, Toupy, Yo-Bine, Peanut et biiiiiiien d’autres…
Et quand je m’adresse à quelqu’un, j’ai pris l’habitude de dire monsieur ou madame avant de nommer la personne par son surnom (histoire d’être polie!). Je vous laisse imaginer ce que ça donne quand je parle à celui qu’on appelle Patate!!!
Par curiosité, j’ai tenté de demander à certains d’où leur venait ces surnoms et la plupart sont incapables de me répondre! Le phénomène est si bien ancré chez les gens d’ici que si vous nommez quelqu’un par son (vrai) nom, vous aurez droit à une réponse du genre :
Qui ça? J’le connais pas…
Senneterre porte donc fièrement (mais non officiellement) le titre de capitale des surnoms au Québec!
Ton identité passe par ton arbre généalogique
Quand tu dois te présenter ou qu’on te demande qui tu es (parce qu’évidemment, si les gens ne te connaissent pas, ils te le demanderont), la question qui suit est forcément reliée à tes parents. Ou à tes grands-parents.
T’es la fille de qui, toi?
Tu ne serais pas la petite-fille d’un tel?
Les gens doivent être en mesure de t’associer, coûte que coûte, avec un membre de ta famille (proche ou loin!). Et ça finit toujours par; « Ah ben oui, asteure que tu me le dis, t’as des aires de famille! » ou bien; « Je le connais bien ton père, on jouait au hockey ensemble quand on était petits! ».
Les changements de saisons
Partout ailleurs, les saisons se déroulent ainsi : Printemps, été, automne, hiver. Tout le monde sait ça. Par contre, chez moi, c’est plutôt de cette façon qu’on suit l’avancement des saisons;
- L’ouverture de la pêche
- La saison des mouches (on est en Abitibi quand même!)
- L’ouverture de la chasse
- La saison de la motoneige
En fait, on nomme les saisons selon l’activité que l’on pratique à ce moment-là de l’année! Et, évidemment, chacun a sa propre interprétation…
Les rues ont des noms, mais on ne les utilise pas
Il y a effectivement des noms et des numéros sur les pancartes d’identification des rues, mais…
nous ne les utilisons presque jamais!
Les gens d’ici vont plutôt nommer les rues selon les commerces qui s’y trouvent. Par exemple, la 9e avenue est communément appelée la rue de la caisse (et la 8e devient forcément la rue en arrière de la caisse!). Même chose pour la rue du IGA et pour celle du club vidéo…
Certains (plus vieux!) nomment même encore les rues selon d’anciens commerces qui n’existent plus aujourd’hui…!!! Demandez-donc aux gens récemment installés à Senneterre comment ça peut devenir mêlant et comment il est difficile de s’y retrouver!
Si tu ne viens pas du coin, c’est forcément que toi ou ton conjoint/e travaille pour le CN ou la SQ
Je m’explique : comme c’est plutôt rare que quelqu’un décide volontairement de s’établir en région (disons l’Abitibi-Témiscamingue en général) et que c’est encore PLUS rare que les gens s’établissent à l’extérieur des grands centres (disons la petite ville de Senneterre), il y a donc forcément une raison logique qui pousse les gens à s’installer chez nous.
Et dans la majorité des cas, cette raison est reliée à l’emploi.
Ici, deux employeurs majeurs (le Canadian National et la Sûreté du Québec) ont l’habitude de « transférer » leurs employés sur le territoire de Senneterre. Ce qui fait que lorsqu’un jeune couple nouvellement arrivés à Senneterre se cherche une maison, ils se font immanquablement demander :
Travailles-tu au CN ou pour la SQ?
Et si vous vous demandiez s’il est facile d’identifier les gens qui ne sont pas natifs d’ici, la réponse est oui ?
Et vous, qu’est-ce qui distingue votre petit coin de pays?