Je suis cette fille qui, en 6e année du primaire, portait déjà un soutien-gorge de taille B. En secondaire 2, je suis montée à un bonnet D et vers 18 ans, j’ai atteint le DD.
Jusqu’à un certain âge, ça ne me dérangeait pas. Malgré les regards mitigés de la société, moi, j’étais bien dans mon corps.
J’ai eu la chance d’avoir mon premier enfant rapidement et de vivre les joies de la maternité à un jeune âge. Ce n’est jamais vraiment facile pour une femme de voir son corps changer… Mais pour ma part, à mon grand désarroi, c’est mon bonnet qui a ENCORE augmenté : DDD, cette fois-ci.
À ce moment là, je ne savais même pas que ça existait, des bonnets DDD!
Bon, on accepte de reculons, en versant quelques larmes et en changeant de magasin pour acheter sa lingerie! Deux ans plus tard, mon deuxième garçon voit le jour et oui, ça augmente encore : G, maintenant.
Avec humour et auto-dérision, j’en viens à me dire que G, c’est pour « Gros seins ».
Mais malheureusement, ce n’est pas merveilleux du tout d’avoir ce genre de gros seins, malgré ce que certains en pensent… Il y a une limite à atteindre, non?
Première étape : la consultation
J’ai alors pris la décision d’aller consulter le Dr.Cordoba, à l’hôpital Notre-Dame, pour voir ce qu’il en pensait et s’il pouvait m’aider. Non, ce n’est pas sans gêne que j’ai dû me mettre à nu, en exprimant ce qui me déplaisait sur mon corps et comment, dans mon quotidien, ma poitrine me nuisait.
Il n’était pas rare, avec mon métier de coiffeuse, que j’arrivais à la maison avec des maux de dos et d’épaules… qui persistaient. Malheureusement, avec la loi de la gravité, on s’entend que le G ne se tient pas tout seul, bien haut et bien rond.
Le reflet que je voyais dans le miroir, je l’acceptais. Mais, est-ce que je l’aimais réellement?
Un an et quatre mois plus tard, on m’appelle pour me dire que mon médecin pouvait enfin m’opérer, et ce, la semaine suivante, afin de mettre fin à ces fâmeux bonnets G.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pleuré toute la journée!
J’avais ce sentiment mitigé de peur et de joie. J’avais une tonnes de questionnements. Si c’était trop petit à mon goût? Si je n’aimais pas la forme de mes seins ou de mes nouveaux mamelons, recréés pour l’occasion?
Jusqu’au 15 mars, date de l’opération, j’ai eu ces craintes ancrées dans ma tête.
Le Jour J
6h le matin, Jour J, j’arrive à l’hôpital avec ma mère. Comme un enfant, j’ai besoin de ma maman pour me sentir moins anxieuse.
13h10, je suis étendue sur la table d’opération, je fixe l’horloge devant moi pour moins penser à ce qui m’entoure et à comment je vais me réveiller… dans quelques heures.
18h20, mon réveil est assez difficile, mais je réussis à voir et sentir la présence de mon conjoint dans ma chambre blanche d’hôpital. Je vous dirais qu’entre cette heure et mon départ à 21h, je me suis sentie étourdie, nauséeuse et très fatiguée.
J’avais tellement envie de rentrer chez moi et de dormir…
Je suis repartie avec une médication d’anti-douleur, puis des conseils sur la façon de bien me coucher et comment m’occuper de moi après l’opération. Et hop, je me suis effondré dans mon lit pour de nombreuses heures.
Le résultat
Au début, j’ai eu la chance d’avoir un conjoint qui a pris une semaine de vacances pour bien gérer les tâches quotidiennes avec les enfants et pour m’aider, pendant que mon orgueil et mon autonomie en prenaient un coup.
Les premières journées ont été douloureuses, mais la douleur était soutenable. Comme le médecins me l’avait recommandé, j’ai pris mes Tylenol régulièrement et mes anti-douleur au besoin. En fait, j’en avais VRAIMENT besoin le soir, avant de me coucher. J’aimais mieux garder toute mes capacités le jour et soulager ma douleur la nuit.
Aujourd’hui, mes seins commencent tranquillement à désenfler. Je peux donc (enfin!) commencer à voir le résultat. En enfilant mon premier chandail décolleté, je dois avouer que je me suis mise à pleurer… J’avais cette impression de ne pas me reconnaitre.
Sous ordre du médecin, aucun soutien-gorge avec cerceau n’est permis pour les premières semaines. Alors, j’ai sorti tous mes tops de sport et ils font maintenant partis de ma routine.
En fait, plus les jours avancent et plus je me sens légère.
Et pour répondre à la question que vous vous posez sûrement : OUI, le reflet que me renvoie le miroir me satisfait pleinement. Je peux donc dire que tout ce cheminement en a valu amplement la peine.
J’ai maintenant hâte de passer une journée au travail et de revenir à la maison… sans aucune douleur!
Et pour celles qui se le demandent, mon médecin a vraiment respecté mes proportions corporels.
J’ai donc un beau bonnet qui s’agence à mon physique!