#MoiAussi j’ai été agressée… et plus d’une fois!

0
585
#MoiAussi

De très nombreuses femmes ont commencé à prendre la parole sur les réseaux sociaux et à témoigner avoir été victime d’agressions à caractère sexuel sous le mot-clic #moiaussi.

Dimanche soir, j’ai observé ce phénomène de solidarité, d’amour et de soutien prendre place sur mon fil d’actualités facebook. Après un long moment de réflexion, j’ai décidé de prendre la parole à mon tour.

J’étais avec mon copain et son colocataire. On discutait de tout et de rien. On scrollait sur nos cell. Son coloc s’est retourné brusquement, m’a regardé et s’est exclamé :

Tu t’es fait violer?

Oui! Est-ce si surprenant?

À 16 ans, je suis devenue une statistique.

C’était le soir de l’anniversaire de mon père. Il n’était pas en ville. J’étais encore vierge. Je suis sortie faire mon jogging et j’ai perdu mes clefs. Je suis allée dormir chez une amie. Son chum m’a violée.

Et ça ne s’est pas arrêté là…

Dans les mois qui ont suivi, j’ai été victime de nouvelles agressions à caractère sexuel.

Premièrement, je travaillais dans un Dunkin Donuts. Il était minuit passé. J’étais seule, terrifiée, car un client se masturbait devant mon comptoir. Quelle horreur!

Par après, j’ai quitté pour aller travailler dans un restaurant St-Hubert, où mon gérant me harcelait et me tripotait les fesses quand bon lui semblait.

Finalement, un soir, j’ai soupé chez une de mes amies avec l’un de ses collègues de travail. On avait tous trop bu et elle s’est endormie. Il en a profité pour m’arracher ma culotte et me « passer un doigt ».

Quatre actes très différents, mais quatre formes d’agression non négligeables!


Statistiques…

Selon les statistiques, 1 femme sur 7 est victime d’agression sexuelle au courant de sa vie. Pourtant, le mouvement #MoiAussi m’apprend aujourd’hui que presque la totalité de mes amies Facebook ont été victimes d’agressions à caractère sexuel.

À 18 ans, j’ai débuté ma toute nouvelle carrière. J’ai été engagée dans un hôpital psychiatrique à titre d’éducatrice spécialisée. Au fil des années, je me suis fait taper les fesses et pogner les seins plus de fois que je ne pourrais le compter.

Un jour, un client m’a déchiré mon linge sur le dos. Il m’a mise à nue devant tous mes clients et mes collègues. Est-ce que ça devrait être plus acceptable parce que c’est arrivé sur mon milieu de travail, avec des personnes atteintes de problèmes de santé mentale? Je te le demande…

Puis, à 22 ans, je suis tombée vraiment malade, à moitié consciente, allongée sur le ventre, incapable de bouger, incapable de donner mon consentement. Mon chum s’en est bien foutu, crois-moi!

Donc, 1 femme sur 7 sera victime d’agression sexuelle au cours de sa vie? À moi seule, j’en ai été victime plus de 7 fois…


Coupable ou victime?

d’ailleurs, Pourquoi cherche-t-on toujours à culpabiliser les victimes?

Qu’est-ce que les vêtements qu’elle portait, l’endroit où elle se trouvait, l’heure à laquelle elle y était et sa consommation d’alcool ont à faire dans l’équation?

Et lui, là-dedans : il n’a pas ses torts? C’est une pauvre p’tite chose qui a cédé à ses bas instincts? C’est d’sa faute à elle, tu vas me dire? C’est de ma faute à moi?

  • Ma faute si j’ai perdu mes clefs.
  • Ma faute si je travaillais de nuit.
  • Ma faute si j’ai une face d’agace.
  • Ma faute si j’ai consommé.
  • Ma faute si j’ai décidé de travailler en santé mentale.

J’espère…

Avec ces mots, j’espère te faire réaliser l’ampleur du problème. J’ESPÈRE!

Pis j’espère fermer la gueule à Caroline Orchard, candidate de Coalition Montréal, qui a dit :

il n’y a pas de culture du viol il y a une gang de femmes qui ne connaissent pas leur sexualité pour en tirer du vrai plaisir.

J’espère fermer la gueule à tous ceux qui pensent comme elle!

  • #MoiAussi, c’est un mouvement de solidarité, d’amour et de soutien.
  • #MoiAussi, c’est l’occasion de dénoncer la culture du viol.
  • #MoiAussi, c’est l’occasion de prendre conscience de l’ampleur du problème.
  • #MoiAussi, c’est l’occasion de ne plus se sentir seule.
  • #MoiAussi, c’est l’occasion de mettre fin au victim shaming.
  • #MoiAussi, c’est l’occasion d’en parler.

Toi, as-tu un témoignage à nous faire?

Tu n’es plus seule : #MoiAussi je suis là.

On est toutes là!