La vie est très longue
C’est sur cette citation de T. S. Eliot, prisé d’un Nobel de la littérature, que débute Disparu.e.s, cette nouvelle pièce de théâtre présentée chez Duceppe, écrite par l’Américain Tracy Letts et mise en scène par René Richard Cyr.
Inspirée d’un pan de sa vie, cette pièce lui permet de récolter de nombreux prix depuis sa création, il y a 12 ans. Une adaptation au cinéma a vu le jour en 2013 (Le temps d’un été) avec Meryl Streep et Julia Roberts dans les rôles principaux.
Le rideau se lève sur Beverly Weston, homme d’une soixantaine d’années, et sur Johnna, jeune femme à la recherche d’un travail. Professeur à la retraite, avec un penchant pour l’alcool, marié à une femme accro aux médicaments et rongée par un cancer de la bouche, ce père de famille embauche une femme à tout faire.
Mais pourquoi donc, se demande sa femme?
Les mots de T. S. Eliot, prononcés par Weston, refont vite surface lorsque, quelques jours plus tard, il est porté disparu…
Un mélange des genres
C’est ainsi que toute la famille – leur trois filles, les conjoints, le frère et sa femme – revient au bercail. Et avec elle, son lot de non-dits, de mensonges et d’amertume.
Un huis clos d’un peu plus de deux heures, sans temps mort. Mais c’est peut-être également son principal défaut! De révélation-choc en révélation-choc, on en vient à se demander si tous les malheurs du monde ne se sont pas abattus sur cette famille.
Et l’atmosphère suffocante qui y règne est accentuée par le désir de la mère de ne pas laisser entrer la lumière du jour.
Mais Disparu.e.s n’est pas qu’un drame. plusieurs répliques insufflent un certain comique à cette pièce, qui joue entre ces deux registres.
Les personnages sont tous bien campés, avec une mention spéciale pour Christiane Pasquier, dans le rôle de cette mère (trop) franche, souvent droguée et détentrice des répliques les plus assassines.
Disparu.e.s est présentée jusqu’au 23 novembre, au Théâtre Jean-Duceppe