Elle est arrivée au secondaire, cette pression de devoir ABSOLUMENT trouver LE domaine vers lequel je me dirigerais. J’avais envie que ce domaine se démarque, j’avais envie de quelque chose de spécial, d’unique.
J’avais envie que les gens soient impressionnés d’apprendre dans quel champ d’études j’étudiais. J’avais envie d’aller à l’université pour me prouver que je pouvais accomplir quelque chose de grand, que je pouvais relever ce défi académique.
Malheureusement, je n’arrivais pas à déterminer quel uniforme j’allais vêtir durant ma carrière…
Avocate? Psychologue? Policière? Enseignante? Gardienne de prison? Écrivaine? Chanteuse?
Ben quoi, tout le monde a droit de rêver!
Ce sont des uniformes intéressants qui sont parfois à l’opposé l’un de l’autre, mais qui ont toutefois certaines similitudes.
La révélation
J’ai quitté le secondaire et j’ai commencé un DEC en arts et lettres profil littérature, parce qu’à ce moment-là, j’avais décidé que j’allais vêtir l’uniforme d’enseignante en littérature. Oui oui!
Et là, j’avoue que je n’ai pas fait «long feu»
Si je me souviens bien, j’ai quitté le programme en grande partie parce que je trouvais que je ne «fittais pas dans le moule». Avec du recul, l’intervenante en moi aurait sûrement dit à cette jeune fille:
Tu as autant ta place ici que tout le monde. Fais-toi confiance et continue, si bien sûr c’est ce que tu veux réellement.
J’ai ensuite débuté (et complété, youpi!) un DEC en sciences humaines profil éducation. Le point positif de cette transition? Je voulais toujours être prof. Le point négatif? Je crois que c’est lors d’une des premières simulations de cours que j’ai dû être victime de ma première crise de panique… (oups!)
Un prof qui fait une crise de panique avant chaque cours, c’est aussi ironique qu’un pilote d’avion qui a peur des hauteurs. J’ai quand même complété mon parcours de cégépienne, car j’ai rencontré de superbes personnes, j’avais des cours DONC BEN intéressants et surtout, c’est grâce à cette expérience que j’ai eu une révélation.
Je ne voulais pas être celle «qui enseigne à» mais bien celle qui «aide à»
C’est durant cette période que j’ai réalisé que ce que je VOULAIS faire, c’était de la relation d’aide.
On est loin du métier exaltant qui allait impressionner tout le monde, hein?
Du rêve à la réalité
Sans entrer dans les détails (mon but n’est pas de vous ennuyer avec ma tranche de vie), j’ai terminé mes études en psychoéducation, car je voulais «aider le monde». J’ai écouté mon cœur, je me suis lancée, j’ai étudié et travaillé fort (dans le plaisir, la majorité du temps).
Je me suis aussi créé des attentes quant à ma future carrière. J’avais encore cette petite flamme en dedans de moi…
Tsé, celle qui se nourrissait de l’espoir de CHANGER le monde et d’ACCOMPLIR l’EXTRAORDINAIRE?
Puis PAF, une claque en pleine face! Oui, c’est ce que j’ai eu quand je me suis aperçue que j’étais bien petite et bien peu suffisante pour changer le MONDE. Maintenant que j’avais les deux pieds dans le marché du travail, j’étais loin de me sentir comme la superwoman que je rêvais d’être.
Et je commençais à avoir le «blues du dimanche» qui s’étalait sur une trop longue période durant les weekends…
Le point tournant
BOOM! Une explosion dans ma vie : l’arrivée de mon fils. Cela a tout changé:
- mes priorités,
- mes perceptions sur la vie,
- l’image que j’avais de mon rôle à jouer en tant que travailleuse,
- mes besoins en tant que personne.
Je ne sais pas si c’est la longue absence du marché du travail lors de mon congé de maternité ou l’œuvre des hormones, mais j’ai changé. C’est comme si auparavant, ma vision était floue et que je me dirigeais en catimini sur la route de ma vie et que, tout à coup, quelqu’un avait posé une paire de lunettes adaptée à ma vue sur mon visage.
En route vers mon «X»
C’est tout cela qui m’a donc amené à m’arrêter et à réfléchir sur la fameuse expression «être sur son X». Car aujourd’hui, je crois que je suis plus que jamais sur mon X.
Je n’ai pas une job époustouflante et impressionnante… mais chaque jour, je me dévoue, je me valorise et j’utilise mes forces pour aider mon prochain.
Je n’ai plus de «blues». Le dimanche, je me réveille sans penser au lendemain. Le dimanche soir, je règle mon alarme en contemplant de manière positive la nouvelle semaine qui s’offre à moi.
Je n’ai pas l’ambition de vouloir changer le monde… juste celle de faire en sorte que le mien soit à la hauteur de mes besoins, de mes attentes, de mes actions.
Je ne porte pas d’uniforme. Ma fierté n’est pas dans l’uniforme que je vêtis, mais bien dans mes actions commises et avec quelle attitude elles sont faites.
Je comprends que le bonheur ne se trouve pas dans l’extraordinaire.
Je le vois, il est là
Tout simplement, je crois que tu peux dire que tu es sur ton «X» lorsque tu es bien et satisfaite dans toutes les sphères ta vie.
- Quand tu ne t’échappes pas de la maison en allant travailler.
- Quand tu ne fais pas que penser au travail lorsque tu es à la maison.
- Quand tu regardes ton partenaire de vie et que tu réalises la chance que tu as d’avoir cette relation.
- Quand tu savoures tous les moments passés avec ta famille et que ta jauge d’amour est remplie au maximum.
- Quand tu réussis à trouver un semblant d’équilibre entre toutes les sphères de ta vie.
- Quand tu apprends à te satisfaire de ce qui ne peut être changé et que tu prends le pouvoir sur ce que tu peux modifier.
Finalement, tu es peut-être pile-poil dessus à partir du moment où tu arrêtes de courir après ce fameux «X»…