Mesdames, ne vous sentez pas comme une bibitte antisociale si vous avez envie de partir en courant ou de mordre au cou l’individu qui touche votre corps enceinte!
La bedaine n’est pas juste une bedaine, c’est plutôt un utérus en expansion, habité, complètement sensible et intime.
Chacune vivra sa grossesse à sa manière. Certaines voudront l’annoncer de vive voix à tout leur monde, tout de suite après avoir vu les deux lignes sur le test de grossesse. D’autres voudront garder la nouvelle dans leur propre corps et esprit pendant quelques semaines.
Certaines auront pris de l’acide folique en début de grossesse et d’autres pas. Certaines feront des visites régulières avec un professionnel de la santé stable, tandis que d’autres changeront leur personne-ressource à plusieurs moments pendant leur grossesse, avant d’en trouver une à leur goût… si elles ont cette chance.
Il est important de se rappeler qu’on est la protagoniste de notre propre grossesse!
Mon jardin secret
Pour ma part, j’ai su que j’allais accoucher ma fille en siège et seulement deux personnes de mon entourage (mis à part l’équipe professionnelle) l’ont su. J’ai décidé de garder pour moi mes secrets – du moins, quelques-uns – puisque je savais que ça allait me rendre vulnérable à la peur d’autrui. J’avais pleine confiance en moi.
Je savais que ma fille allait voir la lumière du jour fesses premières, entre mes jambes. Je savais que si je m’ouvrais au monde, j’allais recevoir peut-être un peu d’encouragement, mais surtout de la PEUR, pure et dure, tellement pas bénéfique pour une gestation et un accouchement sain.
Le stress, la peur et la sensation de danger, tout aussi bien que le calme, la confiance et l’amour expérimentés par la mère vont être ressentis par l’enfant qui se forme en elle. C’est le point de départ de la programmation neuro-comportementale de la personne en gestation.
Les émotions peuvent aussi affecter en grande mesure le déroulement de l’accouchement.
Une mère qui est entourée d’amour, de rires et des soins, qui a confiance en soi et en son entourage a plus de chances d’être bien partie pour un accouchement moins intervenu, qu’une mère qui se sent en danger et qui a des préoccupations pour elle et pour son enfant à naître. Elle aura moins de chances de pouvoir se laisser aller à la danse de la vie en douceur, parce que son instinct lui dira qu’elle doit se protéger, elle et son enfant.
Ma grossesse, mes décisions
De la même façon que vous pouvez très bien dire aux gens de ne pas toucher à votre bedaine, vous pouvez aussi décider de ne pas donner continuellement des nouvelles par rapport à votre grossesse.
Vous pouvez aussi décider de limiter les visites, surtout vers la fin de la grossesse, quand vous ressentirez un besoin plus fort d’être connectée avec votre entourage intime et surtout avec vous-même et votre enfant.
Faites-vous confiance et communiquez vos besoins bien d’avance.
Peut-être vous pourrez envoyer un message à la famille et aux amis pour expliquer votre politique d’intimité, amicalement. Il n’est pas fou de vouloir faire, ou tout au moins d’essayer de faire, de notre grossesse un passage serein et positif, plein d’amour et de soins.
C’est pour le bien de tous!