MBAM – Le western, entre stéréotype et idéalisation

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Crédit: Charles Schreyvogel (1867-1912), Franchir la ligne, s.d., huile sur toile . Tulsa (Oklahoma), Gilcrease Museum, gift of the Thomas Gilcrease Foundation. Photo © Gilcrease Museum, Tulsa, Oklahoma.

Présentée jusqu’au 4 février au Musée des beaux-arts de Montréal, l’exposition Il était une fois… le western nous plonge tête première dans les mythes et stéréotypes véhiculés par les arts visuels (photographies, sculptures et peintures), puis par le cinéma western du XIXe et XXe siècle.

Douze salles présentent l’évolution du western, de ses origines à son âge d’or, en passant par son déclin et ce qu’il en reste aujourd’hui.

Amateurs de cinéma, de western, ou ceux qui aimaient tant jouer aux cow-boys : cette exposition est pour vous!


Mythes et stéréotypes

Crédit: I mio nome è Nessuno (Mon nom est personne) de Tonino Valerii et
Sergio Leone (non-crédité), 1973

Qu’est-ce qu’on retient lorsqu’on sort du musée?
Que les films ne représentent en rien la réalité!

Par exemple, au XXe siècle, alors que les films mettaient en scène des attaques menées par des « indiens », des vols de train et des bagarres de saloon, la réalité était toute autre. Le téléphone et l’automobile étaient apparus, mais on se plaisait à idéaliser une période révolue en renforçant plusieurs stéréotypes :

  • Les Autochtones étaient oubliés ou étaient cantonnés dans le rôle de « méchants », alors qu’en réalité, leur population a diminué de 90% en quatre siècles, à cause des colons européens, les mêmes qui ont volé leurs terres.
  • Le cow-boy, figure clé du western, serait un homme blanc hétérosexuel, séducteur, rude et fort, qui aime la bagarre, qui agit selon ses propres lois ou encore un solitaire vivant en marge de la société. Dans les faits, nombreux sont ceux issus d’autres groupes ethniques, notamment des Afro-Américains.

Geronimo, Calamity Jane, Billy the kid

Des grands noms du western, on en connait, mais sait-on réellement qui ils sont?

De Buffalo Bill à Geronimo (célèbre guerrier ennemi des colons), en passant par Calamity Jane (femme qui va à l’encontre du modèle type avec ses vêtements d’homme et son penchant pour l’alcool) et Billy the kid (célèbre pour sa longue cavale dans l’Ouest), l’expo nous présente ces héros qui ont fait l’histoire.


L’apogée du western classique et apparition du western spaghetti

Une salle entière est dédiée à John Ford, réalisateur le plus primé de l’Académie, récipiendaire de 4 Oscars, considéré comme le maître du western classique. On n’a qu’à penser à ses chefs d’œuvre La poursuite infernaleL’Homme qui tua Liberty Valence ou encore La prisonnière du désert, la plupart mettant en vedette son acteur fétiche: John Wayne, l’incarnation même du héros mythique.

On peut s’asseoir et regarder sur grand écran des extraits de ses plus grands films

L’œuvre de Sergio Leone est au cœur de la salle suivante. Sur grand écran, on peut regarder ses classiques, dont sa fameuse trilogie avec l’Homme sans nom dont fait partie Le bon, la brute et le truand, mais surtout, son chef d’œuvre, Il était une fois dans l’Ouest.


Le western aujourd’hui

Même si l’âge d’or est passé, le western est toujours présent, que l’on pense aux films Dances with the Wolves, Brokeback Moutain ou Django Unchained.

La différence? On détruit les stéréotypes, la femme n’est plus réduite à son rôle de femme au foyer, un cow-boy n’est plus qu’hétérosexuel et le peuple autochtone n’est plus dénigré comme avant.


Ainsi, après Révolution, le Musée des beaux-arts présente une autre exposition très réussie qui nous donne envie de visionner ou re-visionner ces chefs d’oeuvre cinématographiques.

Chapeau!