Je ne veux pas d’enfants…

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Photo Alex Ivashenko, Unsplash

J’ai hésité longtemps avant d’écrire ce texte. Très longtemps… Pourquoi? Parce que j’ai peur du jugement des autres, parce que je n’endosse pas encore à 100% ma décision, parce que, parce que… 

Mais j’avais envie. Non. En fait, j’avais besoin de l’écrire, de le mettre en mots, de l’exprimer. Même si c’est un texte dur, rugueux et certainement pas doux. Même si je le fais sous le couvert de l’anonymat.

Fake c’est ça, je ne veux pas d’enfants. 

C’est peut-être weird, mais je n’ai pas du tout envie de vivre la grossesse. Du tout. Encore moins l’accouchement. Et pas parce que j’ai peur de la douleur ou que j’ai peur que mon corps change. Je n’ai juste pas envie d’avoir un être humain en moi.

Et ensuite, je n’ai pas envie de m’occuper d’un petit quelqu’un toutes les minutes de ma vie. C’est égoïste? Peut-être. Sûrement. Mais c’est quand même ça que je ressens. Et combien de fois j’ai entendu:

Attends, tu va changer d’idée en vieillissant…

NOT.

J’arrive à la mi-trentaine et ça ne change pas. Même que je dirais que ça empire!

Je ne veux pas arriver à la maison certains soirs et me dire que « God que je n’ai pas le goût de m’occuper des enfants« . Parce que je sais que ça va arriver. Que certains jours, je n’aurais juste pas le goût. Pantoute. Et je ne voudrais en aucun cas faire vivre ça à des enfants. Parce que justement, ce ne sont que des enfants. Mais reste que certains soirs, je n’aurais pas le goût de me forcer…

Je vous l’avais dit que ce n’était pas un texte doux. 

J’aime mon environnement calme, sans cris, avec pas trop de turbulences. Ni de bébelles partout. Je n’ai pas envie de me taper les crises, le marchandage, l’apprentissage de TOUT. Même si pour certaines, les beaux moments valent 1000x ces petits désagréments. Ça aussi, c’est peut-être égoïste. Sûrement. 

J’aime la liberté que me procure le fait de ne pas avoir d’enfants. Parce qu’on va se le dire, ça change une vie. Tu as beau te dire que tu va continuer tes activités, que tu vas poursuivre tes sorties, mais accompagnée du petit. Que, dans le fond, ce ne sera pas si différent. Mais est-ce que ça l’est vraiment?

Inviter son couple d’amis nouvellement parents à souper pour leur proposer de changer d’air et de sortir de la maison, mais finalement, se retrouver chez eux, parce que c’est bien plus simple…

Parce que tsé, le p’tit pis toute.

Je n’ai pas envie de ça. De l’égoïsme encore? Sûrement. Peut-être.  

En ces temps de pandémie et de confinement, ça me donne encore moins le goût de mettre un enfant au monde. Dans ce monde. Il sera comment, le monde, lorsque lui sera grand? Encore beau? Encore sécuritaire? Je n’en sais rien. Mais tout d’un coup que…

J’ai peut-être peur d’avoir peur. Je ne sais pas. Sûrement. 

Je n’ai pas envie non plus de faire subir aux enfants une séparation. Pas parce que je prévois me séparer ou que je ne suis pas certaine si mon couple tiendra bon. Juste parce qu’avec les expériences que j’ai eues dans la vie, je ne peux être certaine de rien. Jamais. Et ça reste toujours une possibilité. Même si c’est une possibilité que je ne souhaite pas. Et je ne veux pas que les enfants aient à partager leur temps entre chez papa et chez maman. Ni d’avoir à s’habituer au nouveau beau-papa ou à la nouvelle belle-maman. C’est vraiment dur.

Je sais, je l’ai vécu…

Il y a aussi le classique:

Mais, tu n’as pas peur de vieillir toute seule?

NOT.

Pas du tout. Et je ne voudrais pas me reproduire pour combler ma peur d’être seule. C’est ça pour moi de l’égoïsme. 

Il y a aussi le fait que je vis avec une maladie dégénérative. Et que cette maladie et ses répercussions peuvent s’aggraver avec une grossesse et un accouchement. Même si ce que je vais dire est rough, je dois dire qu’à certains moments:

Ça m’arrange. 

Comme si c’était plus facile d’excuser mon désir de ne pas avoir d’enfants à cause de la maladie. C’est lame, je sais. J’aimerais bien mieux affirmer mon choix la tête haute. Mais. Reste que devant certaines personnes, c’est la seule explication valable, parce que tsé, pour eux, c’est donc ben « pas normal » de ne pas vouloir d’enfants. Pour vrai? Peut-être. 

Et là où ça se corse, c’est que mon copain n’est même pas rendu à se demander s’il veut des enfants ou non (parce que oui, je lui ai dit et oui, nous en avons discuté). J’ai donc pris la décision de vivre avec cette incertitude. Même si, parfois, elle me pèse très lourd.

C’est un peu comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête…

J’ai peur qu’un matin, il se réveille en disant:

Ouin ben finalement, j’en veux des enfants.

Et que ça soit la fin de nous. Platement. Parce que je ne pourrai pas lui donner ce qu’il veut.

ET ÇA ME FOUT LA CHIENNE.

Au final, c’est une situation à laquelle je pense souvent. Peut-être trop. Sûrement. Mais je me dis qu’il y a de grandes chances que d’autres personnes pensent et ressentent la même chose. Et puisque j’avais besoin de le mettre en mots, je partage mes pensées avec VOUS.

Parce qu’on ne sait jamais, ça peut peut-être en aider d’autres. Sûrement.