J’ai regardé le documentaire Bitch! et je suis sous le choc…

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Photo : Daniel Zender, newyorker.com

La manosphère est « une communauté en ligne (forums, pages Facebook, chaînes YouTube, comptes Twitter, sites Web) où les hommes se réunissent pour parler de leurs problèmes/difficultés avec les femmes ».

Bref, c’est un peu comme la version 2.0 des tavernes anciennement réservées aux hommes. Vous savez, l’endroit où ils pouvaient se réunir (à l’abri des méchantes femmes!) pour ventiler un peu?

Je suis peut-être la seule, mais je n’avais jamais entendu ce terme avant de regarder le documentaire Bitch! Une incursion dans la manosphère. Vous comprendrez donc que je suis tombée en bas de ma chaise (pas littéralement, mais quasiment…) en apprenant son existence.

Ma principale question, après le visionnement, a été : combien d’hommes font partie de cette manosphère? Malheureusement, personne ne semble être en mesure de répondre à cette question, quoique des forums comptent plus de 100 000 inscrits et certaines vidéos YouTube affichent des dizaines de millions de visionnements…

Évidemment, mon objectif est de vous inciter à regarder ce documentaire-choc, alors loin de moi l’idée de vous dévoiler tout ce qu’il contient.

Mais voici quelques points qui ont retenu mon attention… négativement parlant, malheureusement!


Véhicule de haine

Photo : vice.com

Premièrement, je n’ai rien contre le fait que des gens qui ont des intérêts communs se réunissent pour en discuter : c’est légitime en soi. Par contre, le problème est que la ligne est mince. Ainsi, des discussions anodines peuvent rapidement déraper et se transformer en discussions haineuses, en misogynie.

D’ailleurs, sur les différents forums, les femmes sont souvent décrites comme des « salopes » ou des « vagins » qu’il faut « frapper », « violer » ou « tuer », selon une étude publiée par des chercheurs de l’Open University, au Royaume-Uni.

Et parfois, la haine peut mener à des actions violentes, voire meurtrières

On n’a qu’à penser à Marc Lépine, 22 ans, qui a tué 6 femmes par balles, parce qu’il était encore vierge et qu’il n’était vraisemblablement pas capable de tisser de liens avec les femmes. Il portait une telle haine pour la gent féminine qu’il a décidé de les faire souffrir.

Même son de cloche pour Alek Minassian, 25 ans, instigateur de l’attentat au camion-bélier de Toronto, en avril 2018. Ce dernier a foncé sur un trottoir bondé de la rue Yonge, ce qui a entraîné 10 morts (dont 8 femmes) et une quinzaine de blessés.

Ces deux assassins étaient de incels, soit des célibataires involontaires, et malgré leurs gestes barbares, Lépine et Minassian sont souvent dépeints comme des héros dans la manosphère. Des héros…

Si vous voulez mon avis, je les considère plutôt comme des zéros!

Mais cette haine cache de la peine, de la souffrance… En fait, ces hommes ont besoin d’aide professionnelle et non de la manosphère – beaucoup plus radicale que modérée –, qui semble les entraîner tous dans un gouffre sans fond.

C’est un peu comme si des alcooliques décidaient de « virer une brosse » ensemble… rien de bon ne sortirait de cette beuverie!


Féminisme vs Masculinisme

Photo : 20min.ch

Ensuite, on retrouve les MGTOW, un acronyme anglophone qui signifie « Men Going Their Own Way », que l’on pourrait traduire par « Hommes suivant leur propre voie ». On comprend ici qu’il s’agit d’un groupe d’hommes qui ont décidé de faire leur vie SANS les femmes.

Pourquoi? Parce que selon leurs croyances, les femmes contrôlent la société, qui a été bâtie par la sueur et le sang des hommes. Bref, ils considèrent que le système est basé uniquement sur les besoins de la femme, ce que l’on appelle le gynocentrisme.

Ainsi, les MGTOW préfèrent vivre seuls qu’en compagnie d’une femme pour qui ils devront tout faire, sans jamais rien recevoir…

Mais ça va encore plus loin! Il y a, ici au Québec, une page Facebook nommée « Anti-Féministes ». Selon l’administrateur de la page, l’objectif est de sensibiliser au Masculinisme. Ce dernier milite donc pour les droits des hommes dans un désir de reconnaissance de la condition masculine, qu’il considère opprimé.


Problématique réelle

Au final, ce que je comprends de ce documentaire, c’est qu’il y a une véritable problématique, un réel mal-être chez les hommes. Et c’est inquiétant, il faut agir! Mais de là à jeter TOUT le blâme sur les femmes et le féminisme… c’est too much pour moi.

À les écouter parler, nous sommes toutes des « féminazies »!

Bref, allez donc écouter le documentaire Bitch! et revenez me donner votre point de vue : j’aimerais beaucoup en jaser avec vous…