Femme avant tout – Varda Étienne, assumée et authentique

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Crédit photo: Serious Picture

Celle qui n’a jamais rencontré Varda dans sa vie ne connait pas le vrai sens du mot: authentique. Femme fière et assumée, Varda Étienne se décrit d’ailleurs comme:

une banlieusarde de 44 ans, totalement assumée, qui vit et qui risque de mourir sur la Rive-Sud, qui capote sur le Costco, le Dollorama et le Dix 30!

Mais, elle est d’abord et avant tout une femme et une mère de trois enfants. En effet, Varda a un fils de 23 ans, qu’elle a eu à l’âge de 20 ans, ainsi qu’un fils de 14 ans et une fille de 11 ans.

Je suis quelqu’un de très excentrique et très volubile, qui n’a aucun tact et aucun filtre. Et plus je vieillis, pire c’est. Je suis une lève-tôt, je me réveille à 4h du matin et je suis dans mon lit normalement à 21h. J’adore voyager, je déteste le sport, je suis une malade de maquillage, de sucreries et de pâtisseries. D’ailleurs, je mange trop, trop souvent, trop longtemps et en trop grande quantité.

Pour devenir cette femme qui dégage autant d’assurance, Varda a su s’entourer de personnes qui l’acceptent comme elle est, dans toute sa « folie ». Lorsque je lui demande quelles ont été les personnes qui ont marqué sa vie, elle répond sans hésitation: ma grand-mère paternelle.

Je parle souvent de ma grand-mère, Mélanie Étienne, qui était une femme, à son époque, extrêmement avant-gardiste. Je l’ai beaucoup admirée.

Elle décrit sa grand-mère comme une femme qui a toujours été présente dans sa vie et surtout, dans les moments plus difficiles.

Quand je suis tombée enceinte d’Alexis, mes parents ont plutôt mal réagi, surtout ma mère, qui trouvait que j’étais jeune et qui avait peur que ma grossesse nuise à mes études. Ma grand-mère m’avait dit: déménage chez moi, je vais t’aider. C’est quelqu’un que j’aime vraiment et qui me manque énormément.

Sur le plan professionnel, Varda a aussi fait plusieurs rencontres, dont une qui dure et qui perdure à travers le temps.

Bernard Fabi, le producteur de Sucré-Salé, Ça finit bien la semaine et Deux filles le matin, m’a donné une chance à TVA. Je l’aime et le respecte beaucoup. Je pense que c’est quelqu’un qui comprend qui je suis et qui m’accepte comme je suis. D’année en année, il renouvelle mes contrats, alors pour moi, c’est une belle marque de confiance.


Maman avant tout

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Crédit photo : Instagram de Varda

Un des rôles qu’elle adore par-dessus tout dans la vie, c’est celui d’être maman. Mais selon vous, quel genre de maman est Varda Étienne?

Je suis une maman sévère et intransigeante au point de vue académique. Je suis une première de classe, mon ex-mari aussi, alors pour moi, c’est non négociable. L’instruction, c’est la meilleure chose que tu peux léguer à tes enfants.

Mes parents me disaient tout le temps: tu es une femme, une femme noire, faut que tu sois meilleure que les autres pour réussir et ça m’a toujours marqué.

Bien que Varda se décrive comme une femme autoritaire sur le plan académique, pour le reste, elle se dit plutôt complètement éclatée.

Mes enfants me trouvent drôle, parce que je suis une excentrique. Il y a une ambiance assez particulière chez moi, dans le sens où je suis très militaire sur certaines choses, comme le ménage et l’horaire à respecter, mais je suis aussi le genre de mère qui autorise à ses enfants d’inviter 50 personnes à coucher à la maison.

Il n’en demeure pas moins que Varda se décrit comme une maman très protectrice et très lionne. Elle dit même à la blague… ou non:

Je tuerais pour mes enfants, et dans le sens propre du mot. Je suis prête à aller en prison faire du scrapbooking ANYTIME pour mes enfants!


Quand la maladie s’en mêle

Crédit photo: Serious Picture

Être mère, pour Varda, ce n’est pas toujours aussi rose et aussi parfait qu’elle le voudrait. Atteinte du trouble bipolaire, son rôle de maman est parfois affecté.

Ça fait 30 ans que j’ai eu mon diagnostic et ça fait 30 ans que je ne vais pas bien à l’automne, peu importe ce qui arrive dans ma vie. Heureusement, le père de mes enfants est extraordinaire et il est toujours là pour prendre la relève quand je ne vais pas bien.

Lorsqu’on souffre d’une maladie, peu importe la nature, on doit d’abord apprendre à vivre avec. Mais ce qui peut être plus difficile, c’est de le faire accepter aux autres, car la maladie peut être un handicap dans certaines situations. Par exemple, pour les bipolaires, les relations interpersonnelles sont difficiles à gérer.

Mais est-ce que Varda changerait le fait d’être bipolaire?

Non, parce que je demeure convaincue que le fait d’être bipolaire a fait de moi une première de classe et une femme extrêmement productive. Quand je suis en crise, j’écris un livre en deux mois et demi, alors que ça peut prendre un an pour d’autres auteurs. Mais, est-ce que les mauvais côtés sont extrêmement durs et pénibles: absolument.


Sujet sensible

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Crédit photo: Serious Picture

Il y a une chose dans la vie pour laquelle Varda n’a aucune pitié : la pédophilie.

Pour moi, ça mérite la peine de mort!

Je suis une victime de viol et je crois qu’au-delà de ça, c’est très difficile de cicatriser des plaies psychologiques d’enfants. Les séquelles sont graves et sont longues à guérir. C’est un peu comme tuer l’enfance d’un être humain, alors je n’ai pas de zones grises là-dessus et je n’ai aucun pardon: ça m’écœure.


Je suis comme je suis

Lorsqu’on tente de faire notre place dans un milieu qui bouge autant que celui des communications, la compétition peut parfois être féroce. Malheureusement, encore aujourd’hui, il est plus difficile pour une femme de faire sa place.

On tente trop souvent de nous mettre dans un moule et pour Varda, il n’en est pas question.

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Crédit photo : Instagram de Varda

Je ne veux pas me dénaturer et plus je vieillis, plus je me fout du jugement des autres. J’ai appris à aimer qui je suis. Ça m’a dérangé dans le passé, mais maintenant, je suis à un point de ma vie où je fais mes propres choix. J’ai trouvé beaucoup de plaisir et de libération dans l’écriture, parce que je ne suis jamais censurée. Je peux dire ce que je veux.

En vieillissant, on prend plus conscience de ce que nos parents nous ont légué. Pour Varda, elle reconnait avoir l’âme aussi généreuse que ses parents.

J’ai le souvenir que mes parents recevaient toujours des gens à la maison et je suis exactement comme eux aujourd’hui.

Je suis extrêmement généreuse et le partage est l’une de mes valeurs fondamentales. Parfois, je vois qu’il y a de l’abus, mais je prends des notes et Je suis très rancunière. C’est mon plus grand défaut. Je suis très loyale, très généreuse, mais on ne me joue pas dans le dos.


Varda et son clan

Ce qui rend Varda heureuse est un peu cliché, selon ses dires. En fait, d’entendre le rire de ses enfants est pour elle un pur bonheur.

Je trouve que le rire est réparateur, c’est un baume, ça fait du bien. Alors, quand mes enfants rient d’un rire franc, ma journée est faite… Ça, pis le maquillage hahaha! J’aime ben gros le makeup.

Plusieurs parents considèrent que leurs enfants sont leur plus grande réussite. Pour Varda, ses enfants sont synonyme de fierté plutôt que de réussite.

Je n’ai pas réussi mes enfants, j’ai eu le privilège de les avoir. Ce n’est pas la même chose. J’apprends à travers chacun d’eux. Je les aime et Je suis très affectueuse avec eux parce que je veux qu’ils deviennent des adultes confiants et indépendants

Au risque de paraître narcissique, Varda n’a aucune honte à affirmer que sa plus grande réussite, c’est elle.

D’avoir été capable de rester saine malgré mon passé, sans avoir sombré dans la drogue, l’alcool ou la prostitution. D’avoir terminé mes études et d’avoir élevé un enfant toute seule à 20 ans, malgré toutes les embûches que j’ai eues dans ma vie. D’être capable de me tenir droite, de ne pas avoir honte. Ça, pour moi, c’est une réussite.


Charme et audace

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Crédit photo : Instagram de Varda

Varda Étienne est un modèle d’inspiration pour bien des femmes. Une seule rencontre avec elle et vous tombez littéralement sous son charme. En plus de son audace, de son authenticité, on ne peut qu’applaudir les femmes comme elle, qui osent s’affirmer et briser les barrières.

J’ai comme philosophie de vie que les gens sont dans notre vie pour une raison, pour une saison ou pour une leçon!

Des femmes qui pensent comme Varda, on en voudrait des tonnes et des tonnes. Sauf qu’au final, des Varda Étienne, il y en a juste une. Et nous sommes bien chanceuses de l’avoir rien que pour nous.

-xox-


Questions en rafale…

  • Crème de jour et de nuit? La Roche Posay (de jour et de nuit)
  • Vin ou champagne? Champagne
  • Espadrilles ou talons hauts? Talons hauts
  • Thé ou café? Café (trop!)
  • Été ou hiver? Été (je déteste l’hiver!)
  • Bain ou douche? Douche (j’aime pas les bains, je ne me sens pas propre avec un bain)
  • Jeans ou robes? Robes
  • Brunch ou souper entre amis? Les deux

Actualités

-La gamme de cosmétique V Kosmétik est disponible en ligne dès maintenant.
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Aussi dans la série « Femme avant tout », allez lire nos entrevues avec Véronique CloutierKim RuskPatricia PaquinValérie Roberts et Caroline Néron